ROSSI Maurice – Lettre autographe signée

ROSSI Maurice capitaine (1901 – 1966), aviateur français

Description

Lettre autographe signée au ministre de l’Air Victor Denain. Paris 17 mai 1937; 2 pages in-8°.

Remarquable lettre du capitaine Rossi, auréolé de son nouveau record de vitesse, au général de l’armée de l’air Victor Denain : «Les félicitations que vous avez bien voulu m’adresser à l’occasion de mon récent record m’ont profondément touché – Je suis sensible à ce nouveau témoignage de sympathie. Je veux, mon général, que vous sachiez, que pendant et après mon vol, ma pensée é tait pour vous. Vous êtes l’artisan de ce succès qui honore l’Aviation Française. En effet, n’est-ce pas vous, Monsieur le Ministre, qui avait commandé les Typhons ? En me donnant aussi, une liberté d’action absolue, vous m’avez permis de mener à bien cette nouvelle mission. Vous m’avez fait capitaine à moins de deux ans de grade d’officier, j’ai voulu encore mériter votre confiance. Je m’excuse, Monsieur le Ministre, de ne pas vous avoir exprimé ma gratitude après mon succès, mais j’ai été de suite en but à de graves ennuis avec le Ministère. J’ai voulu attendre la fin du compromis avant de venir me confier à mon chef (…) J’ai été obligé pour de multiples raisons de refuser cet avancement avant que le décret ne fut signé. Je ne regrette rien. J’ai agi en connaissance de cause. Je sers un idéal. J’ai consacré ma vie à l’aviation Française. Je travaille pour le prestige de la France et la gloire de ma Patrie. Je suis au-dessus des partis – Quoique qu’il arrive je continuerai quand même la mission que j’ai à cœur de mener à bien et je serais, demain comme hier, l’ardent défenseur des Ailes Françaises. Le Ministère va me faire commandeur et m’inscrire au tableau d’avancement, mais tout ceci ne fera pas changé ma ligne de conduite. Dans cette affaire, le Ministre a été très bon pour moi et je tiens à lui rendre hommage. Mais, malheureusement il semble ignorer tout. Mon général, si je me suis confié à vous, c’est parce que vous avez été mon chef en Syrie, comme en France et que vous êtes celui que j’estime le plus d’entre tous. Je me permets, Monsieur le Ministre, de vous demander de bien vouloir considérer cette lettre comme confidentielle, c’est mon affection respectueuse qui m’a fait vous ouvrir mon cœur. ..»

 Il s’agit du record de vitesse sur 5 000 km, battu par Maurice ROSSI, le 24 avril 1937 à Istres, sur le Caudron 640 « Typhon » F-AODR baptisé Louis Blériot, à 311,840 km/h.