Description
Lettre autographe signée à Alexandre Chevallon. Paris 23 septembre 1830 ; 3/4 page in-8°. Vestiges d’onglet laissés aux quatre coins du verso.
Lafayette, fervent défenseur de la liberté des peuples, s’implique personnellement dans le soulèvement contre le régime réactionnaire espagnol de Ferdinand VII : « Mon cher Chevallon, notre jeune ami M. Louvre nous dira que le secret auquel je mettais tant de prix n’a pas été gardé. Les comités espagnols et français qui se mêlent à Paris des affaires de la péninsule, se sont mis en humeur, et les querelles des fractions de parti menacent de compromettre les vrais intérêts de la liberté et ceux de la France dont le Gouvernement est étranger à toute cette affaire. Je m’étais mêlé avant la Révolution de notre païs des projets constitutionnels d’espagne ; il m’a paru utile à la cause de continuer ces tentatives de services à leur rendre, non comme aïant acquis des rapports avec le gouvernement nouveau mais comme simple individu, qui peut-être à tort de ne pas donner ses demandes à l’intérieur de la france. Et voilà que pour récompense de mon zèle, on s’arrange pour qu’il ait fait plus de mal que de bien. J’ai dit à M. Louvre ce dont nous étions convenus ; il vous dira ce qui s’est passé depuis… »
La dernière partie du règne de Ferdinand VII de 1823 à 1833 est appelée la décennie abominable. Elle débute par une répression féroce contre la liberté d’expression avec la fermeture des journaux et des universités. L’inquisition revient sous le nom d’assemblées de la Foi et de tribunaux de la Foi. En France, aux prémices de la monarchie de Juillet du 9 août 1830, les libéraux espagnols exilés se réunissent pour préparer la chute du régime. Le futur roi des français Louis-Philippe leur apporte un soutien financer ainsi que La Fayette avec un don personnel de dix-mille francs.
Alexandre Chevallon (1798 – 1874), homme politique français fervent défenseur des idées libérales et membre actif des carbonaro. Secrétaire de Jacques-Antoine Manuel il est député des Deux-Sèvres de 1848 à 1849, siégeant à gauche.
