BRASSENS Georges – Chanson autographe L’orage

Georges BRASSENS (1921 – 1981), auteur, compositeur, interprète français

BRASSENS Georges – Lettre autographe

Description

Manuscrit autographe « L’Orage ». 1 page ¼ in-4° sur papier quadrillé comportant des trous de classeur en marge sans atteinte au texte. Manuscrit biffé avec corrections.
La chanson « L’orage » a été interprétée par Georges Brassens et figure sur l’album « Les Funérailles d’Antan » de 1960.
« Parlez moi de la pluie et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoute m’fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage
Car le plus grand amour qui m’fut donné sur terr’
Je l’dois au mauvais temps je l’dois à Jupiter
Il me tomba d’un ciel d’orage

Par un soir de novembre à cheval sur les toits
Un vrai tonnerr’ de Brest avec des cris d’putois
Allumait ses feux d’artifice
Bondissant de sa couche en costume de nuit
Ma voisine affolée vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices
Je suis seule et j’ai peur ouvrez moi par pitié
Mon époux vient d’partir faire son dur métier
Pauvre malheureux mercenaire
Contraint d’coucher dehors quand il fait mauvais temps
Pour la bonne raison qu’il est représentant
D’un’maison de paratonnerres

En bénissant le nom de Benjamin Franklin
Je l’ai mis en lieu sur entre mes bras calins
Et puis l’amour a fait le reste
O toi qui sem’ des paratonnerres à foison
Que n’en as-tu planté sur ta propre maison
(ligne biffée) erreur on ne peut plus funeste
(ligne biffée)
Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs
La belle ayant enfin conjuré sa frayeur
Et recouvre tout son courage
Rentra dans ses foyers fair’ sécher son mari
En m’donnant rendez vous les jours d’intempérie
Rendez vous au prochain orage

A partir de ce jour j’n’ai plus baissé les yeux
J’ai consacré mon temps à contempler les cieux
A regarder passer les nues
A guetter les stratus à lorgner les nimbus
A faire les yeux doux aux moindres cumulus
Mais ell’ n’est jamais revenue
Son bonhomm’ de mari avait tant fait d’affair’
Tant vendu ce soir là de petits bouts de fer
Qu’il était dev’nu millionnaire
Et l’avait emmené vers des cieux toujours bleus
Des pays imbéciles où jamais il ne pleut
Où l’on connait rien du tonnerre

Dieu fass’que ma complainte aille tambour battant
Lui parler de la pluie lui parler du gros temps
Auquel on a tenu tête ensemble
Lui conter qu’un certain coup de foudre assassin
Dans le mill’ de mon cœur a laissé le dessin
D’un’petit’ fleur qui lui ressemble »