Jules BARBEY D’AUREVILLY – Ensemble de lettres autographes à son attention

[Jules BARBEY D’AUREVILLY] (1808 – 1889), écrivain français

1,000.00 

Description

Ensemble de 11 lettres et cartes adressées à Jules Barbey d’Aurevilly formats divers

Lettre autographe signée de Jules de l’écrivain Jules de Carné à Jule Barbey d’Aurevilly. La Métiverie (Indre et Loire), 2 juillet 1880 ; 2 pages ½ in-12°.
Jules Carné inquiet de savoir si Barbey d’Aurevilly daignera écrire une critique sur son livre dans le Constitutionnel : « Monsieur et illustre maître, y a-t-il indiscrétion à vous demander si vous avez lu mon dernier roman Après la faute, et si vous avez l’intention d’un rendre compte dans le Constitutionnel. Je viens de recevoir de votre brillant collègue l’assurance qu’il s’occupera prochainement de mon nouveau roman et lui consacrera une critique spéciale dans la Gazette de France. Me ferez-vous le même honneur dans le Constitutionnel Monsieur et illustre maître ? Ce serait la plus belle récompense qui pourrait être accordé à mon travail et à mes efforts. Je me suis appliqué à faire une œuvre vivante, humaine, ai-je réussi ? Je suis impatient de le savoir, et j’en pourrai douter tant que vous n’aurez pas donné votre avis… »

Lettre autographe signée de la poétesse Louise-Victorine Ackermann à Jule Barbey d’Aurevilly. 7 mai 1874 ; 3 pages in-8°.
Belle lettre d’admiration de la poétesse à son critique : « Voici en quels termes mon excellent ami, Monsieur Havet me signale l’article que vous m’avez fait l’honneur de me consacrer dans la Revue des Deux Mondes et dont j’ignorais encore l’existence. J’ai eu hier une charmante surprise en ouvrant la revue Des Deux Mondes et en y trouvant d’abord le bel article de Caro voilà le signal attendu, voilà le tollé léger qui mettra, j’espère, le livre à sa place. L’article est un acte qui fait honneur à Caro et dont je lui sais le plus grand gré. C’est un commentaire bien senti et très éloquent de vers parfaitement choisis, de vers magnifiques ; il doit avoir un grand effet. Je vous disais encore dernièrement que je ne savais au juste quand le jour se lèverait sur votre œuvre mais qu’il se lèverait sans doute. Cela est fait, Caro en a l’honneur. Je l’en félicite et l’en remercie. Si un ami de l’auteur s’exprime ainsi, que dira l’auteur lui-même un moment où il est encore tout entier à l’étonnement et à la joie de se voir jugé et interprété avec tant de bienveillance et une telle largeur de vue ? Vous êtes, certainement, Monsieur beaucoup plus poète que moi lorsque vous vous arrêtez à sonder les profondeurs de la pensée moderne. Parmi les justes sujets d’orgueil que m’offre votre article, celui qui l’emporte, c’est d’avoir été l’occasion d’aussi magnifiques développements philosophiques et surtout de considérations aussi profondément humaines. Pour achever de dire toute ma pensée sur l’article dont je suis l’objet, j’ajouterai qu’il n’est pas seulement un beau travail, mais qu’il est en même temps un véritable acte de courage. Appeler d’une façon aussi épatante l’attention sur de pareils hardiesses comme cela tranche sur le fond de pusillanimité d’esprit actuelle ! Si je ne vous ai pas envoyé le recueil complet de mes poésies lyriques, lequel vient de paraitre, c’est par discrétion de ma part. Ce petit volume ne content, outre Les Poésies philosophiques que vous avez si magnifiquement traduites qu’un trait petit nombre nombres de poésies intimes que je pensais devoir être sans aucun intérêt pour l’auteur de la Philosophie de Goethe, plus morceaux dus à l’inspiration grecque, rien enfin qu’un peu de poésie d’imitation antique. En rassemblant aujourd’hui ces divers débris j’ai obéi, non sans hésitation toutefois, aux sollicitations de mes amis qui voyaient avec peine mes petites œuvres s’en aller directement à l’oubli après avoir été jugé par vous, Monsieur, digne d’une étude aussi sérieuse je ne résiste pas au désir d’être connue de vous, non plus seulement comme penseur, mais aussi un peu comme artiste. Le désir l’emporte même sur la crainte d’avoir à paraitre indiscrète. Au risque donc de vous importuner, je vous adresse mon petit volume qui aura du moins l’avantage d’être plus présentable que ma plaquette (…) »

Lettre autographe signée de Mme Bray de Molènes à Jule Barbey d’Aurevilly. Vichy le 2 ; 2 pages in-8°.
Lettre amusante : « Maintenant que les folles sont parties, avez-vous, Monsieur, un moment à donner aux graves ? Que devenez vous ? Le matin vous êtes à la studieuse et exquise blonde ; le soir à être Junon du fisque qui est aussi une Vénus : deux déesses dans une écuyère ; quel luxe ! Mais entre l’une et l’autre, prenez je vos prie un instant pour les amitiés sérieuses. Vichy est animé, chaud, bruyant, brillant mais n’est point élégant ; pourtant j’y gratine. Je ne suis pas de retour avant plusieurs semaines, car la chaleur oblige à suspendre quelque fois le traitement et il faut sagement le compléter. Avez-vos terminé toutes les affaires dont nous causions ? Vous ne m’avez point envoyé ce portait qui doit figurer (…) dans la galerie de mes amis célèbres (…) ?”

Carte télégramme autographe signée de Porté-Trollé à Jule Barbey d’Aurevilly. Mars 1854; 1 page in-16° oblong.
« Grand-mère morte subitement cette nuit »

Lettre autographe signée de Monsieur de Saint Maur à Jule Barbey d’Aurevilly. S.l.n.d. ; 1 pages in-8°.
Barbey d’Aurevilly néglige ses anciennes amitiés : « Madame de St Maur va marier sa petite fille ! elle vous a écrit souvent, très souvent – ne plus vous voir comme autrefois lui est bien douloureux. Mais ne seriez vous pas là ? Comme vous y auriez été surement s’il y était encore lui ! Signe de vie pour les dernières affections celles qui doivent survivre quand même (…) J’ai vu votre dernier volume chez Madame Dumont et la veuve d’ d’Hector mère »

Lettre autographe signée d’un ami à Jule Barbey d’Aurevilly. Lundi 13 juillet ; 1 pages in-8°.
« Mes regrets mon cher maître de ne pas vous précéder lundi prochain. Mais le devoir m’oblige à dîner chez mon frère le docteur. Je vais passer une soirée affreusement monocorde, j’aime le samedi parce que c’est le jour qui me rapproche de mes amis, de vous surtout et vous le savez bien (…) »

Lettre autographe signée de l’écrivain Paul Droz à Jule Barbey d’Aurevilly. 26 juin 1883 ; 1 pages in-8°.
Paul Droz envoie son livre au célèbre critique : « Mon père m’assure que votre caractère et votre grand talent sont un gage certain de votre indulgence. C’est à cette indulgence que je fais appel, en me permettant, Monsieur, de vous offrir ce petit volume. Si par hasard vous avez le loisir et la bonté d’y jeter les yeux, vous comprendrez pourquoi votre opinion m’importe entre toutes et combien je m’estimerais fier d’avoir mériter votre approbation (…) »

Lettre autographe signée d’Armand à Jule Barbey d’Aurevilly. S.l.n.d.; 1 pages in-12°.
« Je vous voudrais tous les jours mais je n’ai que demain jeudi à vous offrir. Je pars samedi (…) »

Carte autographe signée de Georges Clemenceau à Jule Barbey d’Aurevilly. S.l.n.d. 1 pages in-16°.
« avec tous mes remerciements »

Lettre autographe signée d’un sénateur, Monsieur de Lescure, à Jule Barbey d’Aurevilly. Paris, 2 janvier 1883 ; 3 pages in-12° sur papier en-tête du Sénat.
Belle lettre d’invitation pleine d’esprit pour fêter l’épiphanie : « Au jour et bon ou et mort aux philistins ! Vous n’aimez point les sots et vous avez raison. Rien de bête comme une oie, si ce n’est une dinde. Eh bien ! le cadavre d’une dinde sent toujours bon, quand il est truffé. Et c’est auprès d’une de ces victimes que je vous convie au sacrifice avec les amis Coppée, et quelques auteurs que vous regarderez d’un œil favorable féodal. Donc, Cher maître et amis, en mon nom et en celui de Mme de Lescure vous êtes prié et requis au besoin de vous trouvez en notre logis à 6h ½ samedi 6 janvier. On fêtera les rois…de l’Evangile qui n’ont jamais fait de Charte. Et vous règnerez avec eux depuis la triple majesté de la beauté héroïque, de l’esprit satanique et de l’appétit féodal. Nous comptons sur vous, et notre soir du Luxembourg s’égaie et rit à la pensée de cet hôte qu’ont lorgné Marie de Médicis et que Rabelais eut peint avec joie. A samedi donc et tout à vous d’esprit et de cœur (…) Sans cérémonie en redingote »

Lettre autographe signée de l’écrivain Paul Féval à Jule Barbey d’Aurevilly. Paris, 27 juin 1878 ; 3 pages in-8°.
Jolie lettre amicale : « La présente vous trouvera où vous serez peignant d’admirables choses avec une admirable main. Si les chiens regardent les évêques les chats peuvent bien regarder les callipoètes caligraphes. La même « présente » à pour objet de vous dire que je me suis trouvé avec Adrien de Lavalette qui fut mon directeur, quand nous étions jeunes tous deux, il y a beaucoup de semaines, à l’ancienne Assemblée Nationale. Je crois que la nouvelle va bien et c’est toujours le même veillant. Il m’a laissé voir son admiration pour vous et je ne lui ai pas sévèrement dissimulé la mienne. Je crois qu’il a désir d’avoir votre merveilleuse plume. Quand je vis je crois, cela signifie assurément : j’en suis sûr, mais quand il s’agit de directeurs et d’auteurs il faut être discret comme dans les questions matrimoniales. Le vrai but (…) est de vous dire un mot du journal et de Lavalette lui-même qui a pris votre adresse au sein de ma mémoire. Le journal est loin d’avoir la position qu’il avait en 48-49 (…) Lavalette y a fait des articles à succès réels, entre autres « l’Exposition sans dieu » qui a « éclaté » réellement et très haut. On dit qu’il va avoir un très puissant concours = comme argent, je ne sais rien, mais il est certain que cela vaudrait la peine de voir l’homme et de le regarder. Vous n’auriez pas besoin de quitter votre tribune, il faut en avoir deux l’assemblée est une de ces choses qui peuvent se lancer d’un coup, j’allais dire qui doivent se lancer. C’est quelque fois naïf, mais c’est crâne et ça a une épée. Vous voir comme la vôtre y porterait, j’en ai la conviction. Et toute chose doit finir, même cette longue présente, ô mon cher grand ami ! avez-vous reposé ? Je compte aller vous voir un de ces après-midi. Lavalette était un ami de Bructher. Quand j’irai au Monde, nous ferons une demi heure de congrès littéraire. Vous chanterez le Victor Hugo, moi, je miaulerai le Simon et on vous donnera congé par about… »