Louis-Ferdinand CELINE – Lettre autographe signée

Louis-Ferdinand CELINE né DESTOUCHES (1894 – 1961), écrivain français. A la libération Céline doit fuir la France en raison de ses connivences avec le milieu collaborationniste. Il part en Allemagne à Baden-Baden, Berlin, puis l’année suivante au Danemark. Le 21 février 1950, absent de son procès, il est condamné par contumace pour collaboration. Cet exile lui donne de la souffrance: « Nous sommes trop grossiers et simiesques pour ne pas blesser toujours tout, avec les meilleures intentions…Et pourtant Dieu sait cher vieux si je connais le prix de l’once de souffrance »

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Description

Lettre autographe signée « LF » au poète Théophile Briant. Danemark, Cf Mikkelsen 45 A Bredgade,4 août 1947 ; 2 pages in-folio. Enveloppe

Belle lettre d’exil de Céline donne un réquisitoire impitoyable sur la nature humaine : « Ne recevant plus rien, je me doutais bien que tu étais soumis à d’autres épreuves…Evidemment c’est le flux…il emporte…on ne peut plus rien…Pauvre femme (son épouse Germaine Briant)…Tragédies qui s’emmêlent…les fils de nos jours se brisent si douloureusement (son fils Xavier mort en 1937)…si péniblement…Tous les mots autour des drames sont indécents…Nous ne sommes pas encore parvenus à la délicatesse qu’il faudrait…Nous sommes trop grossiers et simiesques pour ne pas blesser toujours tout, avec les meilleures intentions…Et pourtant Dieu sait cher vieux si je connais le prix de l’once de souffrance. Pauvre vieux barde ! Que le Tout reprenne tout et nous surtout avec ! Qu’elle souffre surtout le moins possible. Le reste nous dépasse. Demain ce sera notre tour. Malo des Htes Salles, c’est Laporte ! Il a choisi lui-même ce mystérieux pseudonyme ! Peur des risques ! Ah, foutaises ! Ecris moi cher vieux… »

Germaine Briant, épouse de Théophile, souffre d’une maladie musculaire qui l’oblige à rester souvent couchée ce qui engendre des périodes de dépression aggravées par la mort de son fils en 1937.