Colonel Pierre-Emile de VALLIERES – Lettre autographe signée – 1ère Guerre Mondiale

Pierre Emile des VALLIERES (1868 – 1918), général de brigade français. L’un des 42 officiers généraux français morts au combat durant la Première Guerre mondiale. Le fait d’armes qui marque sa carrière est la bataille du Chemin des Dames, entre le 29 août et le 5 septembre 1917. Il obtient la croix de guerre pour le 403e régiment d’infanterie qui a mené le combat, il reçoit pour sa part une nouvelle citation à l’ordre de l’armée. Il meurt le 28 mai 1918 à l’âge de 49 ans, tué à la tête de sa division.

Description

Lettre autographe signée (?) au colonel Achille-Philippe Hepp. 26 novembre 1914 ; 4 pages petit in-4 sur papier en-tête « Le colonel des Vallières cdt la 101e brigade à M le Lt Cel Comdt le 233e régiment »

Terrible lettre du jeune promu, le colonel Vallières, à l’encontre de l’unité du colonel Hepp, après sa venue suite au début de la bataille de Champagne. Selon lui, les soldats ne répondent pas aux exigences des règles de l’armée française dans un moment capitale du conflit : « Etant venu pour récompenser, au 233e, les faits de guerre de Champagne, – j’ai tenu à ne dire, hier, que des paroles élogieuses se rapportant à cette circonstance. Mais je tiens à vous dire, sans tarder, l’impression défavorable que m’a produit hier votre régiment sous les armes : les hommes causaient dans le rang après le commandement de « garde à vous », le maniement d’armes était mou et incorrect, les têtes toutes baissées dans le défilé ; les officiers pas à leur place et n’ayant aucune règle dans la manière de saluer. Comme vous l’avez reconnu vous-même, une remise en main immédiate et continue s’impose à tous les degrés de la hiérarchie. S’il est des officiers fatigués, comme vous le dites, je demanderai pour eux un congé à l’arrière quelque soit leur grade. Dans la partie suprême que joue l’armée française, aucun relâchement ne saurait être toléré, quelque valables que soient les motifs de fatigue ou de sentimentalité… Le 233e a eu, depuis un mois ½, le temps de se refaire, surtout pendant son séjour à Monthairons, où la période des travaux a laissé des loisirs à la majeure partie des officiers. Ceux-ci ne sont pas, que je sache, depuis plus longtemps sur le front que les officiers des autres régiments. Les deux circonstances où je me suis rendu à Monthairons, j’ai remarqué un grand relâchement dans la manière dont les hommes se tenaient, saluaient, et rendaient les honneurs avec les armes. En conséquence, j’ordonne que tous les jours (même pendant la période où le régiment se rend aux travaux du génie), les Commts de Cie fassent exécuter quelques mouvements à rang serré et une marche l’arme sur l’épaule, la tête haute, pendant 100 ou 200m, en exigeant la plus grande vigueur et la plus grande correction. La tenue dans les cantonnements et le salut devront être surveillés par tous les officiers. La musique ne sait jouer que des polkas et ritournelles de cirque ; elle sonne mal les marches et le défilé. Elle est à reprendre aussi. Il vous appartient de remettre de l’ordre dans toutes ces choses… »