Lettre autographe signée au critique Francis Wey. 18 (avril 1847) ; 2 pages in-8°.
Le voyage en Calabre de Francis Wey rappelle à Delacroix son séjour au Maghreb de 1832, évènement fondamental dans la vie du peintre qui donna naissance au mouvement orientaliste. De ce voyage naquit plus d’une centaine d’œuvres : « Je croyais rêver. J’avais tant de fois désiré voir l’Orient que je les regardais de tous mes yeux et croyant à peine ce que je voyais. ».
Delacroix remercie le critique pour « ce que vous avez bien voulu dire de si aimable pour moi à propos du Salon. Vous m’avez gâté à cet égard et vous me faites prendre là une habitude fort agréable. J’ai à vous remercier aussi du plaisir que me fait votre voyage en Calabre que je commence à lire maintenant : car depuis que je vous ai vu, j’ai toujours gardé la chambre et souvent le lit et ai été forcé de m’interdire même la lecture. Je commence à aller mieux et j’en profite pour visiter dans votre compagnie les beaux lieux dans lesquels j’ai souvent rêvé d’entreprendre une course. Je vois qu’il y a entre ce pays et l’Afrique que je connais un peu, beaucoup de rapport. Tout y ressemble un peu au portrait que vous faites de la madone Sybaris (…) »