Gibert du Motier de LA FAYETTE – Lettre autographe signée – Monarchie de Juillet

Gilbert du Motier de LA FAYETTE (1757 – 1834), général et homme politique français. Dans les dernières années de sa vie et malgré son retrait de la vie politique, L Fayette vient encore en aide à ses amis de la Monarchie de Juillet

Description

Lettre autographe signée à Antony Thouret (mention de son nom en haut à gauche). La Grange 2 novembre 1832 ; 1/2 page in-4°. Mention manuscrite au dos « Pour M.A.T ». Petite déchirure avec perte à l’endroit du cachet, traces de pliures

Thouret en proie à des soucis avec la justice, lié à ses engagements politiques contre la monarchie de Juillet, reçoit le secours enthousiaste de La Fayette : « Je regrette bien, Monsieur, le retard de ma réponse, mais il n’y a pas de ma faute. Dès que l’assignation requise par les accusés de St Mery m’est parvenue je me suis hâté de me mettre à leur disposition, ce quoi qu’ils eussent déclaré qu’ils n’avaient plus servir de mon témoignage. L’accusation aïant reconnu là ce qu’ils voulaient me demander, je n’ai quitté Paris que lorsque les interrogations ont été terminées. Pendant ce tems mes correspondances se sont croisées avec moi. Vous avoir rendu justice à l’intérêt que m’inspirent vos sacrifices et les persécutions dont vous êtes l’objet, et je m’empresse de vous adresser la lettre à Charles Lartignie ( ?) et à M. Lemercier. Je leur envoie la vôtre en gardant l’adresse. C’est le 15 de ce mois que je serai à Paris. Vous m’y trouverez au jour et à l’heure qui d’après votre position vous conviendra le mieux. Votre ami pourrait y venir dès le seize matin. Recevez, je vous prie, tous mes vœux ainsi que l’assurance de mon sincère attachement. p.s. je crois qu’il vaut mieux que j’écrive directement à ces messieurs, nous gagnerons un jour… »

Antony Thouret (1807 – 1871), étudie le droit avant de se lancer dans le journalisme et la politique. Après les Trois Glorieuses, il se range du côté des républicains contre la Monarchie de Juillet, ce qui lui vaut d’être condamné par la justice à plusieurs reprises. Après la révolution de 1848, il est successivement nommé Commissaire de la République puis député dans le département du nord. Farouche opposant à Louis-Napoléon Bonaparte, il se fait remarquer en demandant d’étendre aux Bonaparte l’inéligibilité touchant déjà les dynasties monarchistes déchues. Cette tentative n’empêchera pas ce dernier d’accéder à la présidence de la nouvelle république. Réélu député, il se range dans l’opposition avec la minorité républicaine. Suite au coup d’état du 2 décembre 1851, il est forcé à l’exil.