Henri de TOULOUSE-LAUTREC – Lettre autographe signée

Henri de TOULOUSE-LAUTREC (1864 – 1901), peintre français, figure dominante de l’époque glorieuse de Montmartre. Il témoigne à travers sa palette, des festivités que ce soit dans les cabarets ou les maisons closes. Cette lettre nous donne à apercevoir une facette de la vie de ce peintre excentrique.

Description

Lettre autographe signée « Henri » à sa mère Adèle Zoë Tapié de Céleyran. (Paris, février 1891) ; 4 pages in-8°. Une fente restaurée, trace d’onglet n’affectant pas la lecture.

Riche lettre du peintre Montmartrois évoquant son actualité : « Il ne me reste qu’à chanter le Hosannah de la digestion du chapon qui a été tout à fait remarquable. Je maintiens toujours mon projet de voyage albigeois. Dites à papa que ses bibelots sont transportés à son atelier – tels qu’il les avait indiqués. Bourges et moi avons à peu près trouvé un appartement au 21 de la rue Fontaine, le déménagement ne sera donc pas bien périlleux. Je vous envoie ci-joint un article fort aimable qui a paru sur moi [article de Jules Antoine dans le journal La Plume du 13 février 1891 où le dessin de Toulouse Lautrec est comparé à celui d’Edgar Degas], récriminant une bonne place, quoique celle que le Cercle m’a données ne soient pas trop mauvaises, étant donné les vieillards qui ont droit à la cimaise [allusion ici à sa participation à l’exposition du Cercle artistique et littéraire Volney qui eut lieu du 26 janvier au 24 février 1891]. Je viens de faire le portrait de Gaston Bonnefoy et viens de commencer celui de Louis. J’espère qu’ils ne seront pas trop laids. Sur ce je vous souhaite des digestions copieuses pour le mardi gras [10 février 1891] précédent celles plus venteuses du Carême [5 mars 1891]. Et vous embrasse tous. Yours… »

Toulouse-Lautrec partage un appartement avec le docteur Henri Bourges, dont il peint le portrait, au 19 rue Fontaine à Paris de 1887 à 1891, puis au numéro 21 de la même rue jusqu’à ce que le docteur se marie en 1893. Il évoque, dans sa lettre, les portraits de ses deux amis, Gaston Bonnefoy et Louis Pascal, appartenant à un ensemble de cinq portraits d’amis exécutés en 1891, qu’il souhaite présenter au salon des indépendants cette année-là. Il n’en conserve au final que trois pour le salon, dont celui de Gaston Bonnefoy aujourd’hui dans les collections du musée Thussen-Bornemisza de Madrid, et celui de Louis Pascal au musée Toulouse-Lautrec d’Albi.