JOSEPHINE Impératrice – Lettre autographe signée

JOSEPHINE Marie-Josèphe Rose Tascher de la Pagerie  (1763 – 1814), épouse du général Napoléon Bonaparte, se remet d’une mauvaise chute du haut de son balcon, alors qu’elle profitait des eaux à Plombières-les-bains en compagnie du général Beurnonville, tombé en disgrâce auprès de Barras, qui profite de ce séjour pour tenter de renouer avec ce dernier par son intermédiaire.

Description

Lettre autographe signée « Lapagerie Bonaparte » à Paul de Barras. Plombières [Plombières-les-Bains] 16 thermidor (6 août 1798) ; 1 page 1/3 in-8°.

Belle lettre de Joséphine qui loue la loyauté du général Pierre Riel de Beurnonville, victime d’une injustice, à Paul de Barras. Il pourrait s’agir de ses accointances à la cause royaliste lorsqu’en 1797 il bénéficie du soutien du comte de Vaublanc pour siéger au Directoire : « Le g[énéra]l Beurnonville, notre ami commun quitte Plombières, mon cher Barras, il se rend à Paris, pour vous inviter, à vous intéresser à lui et s’empêcher l’injustice qu’on veut lui faire éprouver. Ce n’ai pas besoin, mon cher Barras, de vous engager & vous intéresser à un homme que vous aimé depuis si longtemps ses services, son dévouement à sa patrie et ses malheurs lui ont acquis des droits à la reconnaissance nationale et le gouvernement ne sera surement pas ingrat, enverra un de ses plus zélés défenseurs. Son attachement pour vous mérite que vous preniez a sa position [ligne biffée] le plus vif intérêt, vous avez été souvent mon cher Barras, le sujet de nos conversations, il ne m’a pas quitté tout le tems de ma maladie il vous dira tout ce que j’ai souffert et combien il me tarde de vous revoir. Adieu mon cher Barras je vous embrasse et vous aime bien… »

Dans cette lettre la future impératrice, épouse du général Napoléon Bonaparte parti depuis Toulon le 19 mai 1798 à la conquête de l’Egypte, fait allusion à son terrible accident du 20 juin 1798 quand elle tomba du balcon de sa résidence de la Grand’ Rue de Plombières (au n°4 de la rue Stanislas). Alors que Joséphine est occupée à divers travaux dans son salon, appelée par Mme de Cambis, elle se précipite à son balcon accompagnée du général Colle et du citoyen Latour afin de voir passer un petit chien ; mais le plancher du balcon en mauvais état, cède sous le poids et tout le monde se retrouve sur le trottoir quatre mètres plus bas. Aussitôt, le valet de chambre accoure et fait sur-le-champ tuer un mouton, dont la peau toute chaude sert à envelopper Joséphine. Le docteur Martinet saigne les blessés. Cet accident met toute la France en émoi et tous les jours, Barras reçoit les bulletins de santé de la blessée.
Plombières est à cette époque une ville d’eaux à la mode. La saison touchant à sa fin, Joséphine décide de rentrer à Paris ; elle quitte Plombières le 12 septembre et arrive à Paris dans la nuit du 15.