Char René

René Char nait e 14 juin 1907 à L’Isle-sur-la-Sorgue. Après une scolarité qui aboutit à l’école de commerce de Marseille, sa sensibilité littéraire l’amène à dévorer les recueils des grands poètes du 19ème siècle. Il effectue en 1927 son service militaire dans l’artillerie à Nîmes, affecté à la bibliothèque, il commence à écrire des critiques dans la revue Le rouge et le noir jusqu’en 1929, et sort son premier recueil de poésies, Les cloches sur le cœur, dont il détruira par la suite la quasi-totalité des exemplaires. Il envoie son second recueil, Arsenal, à Paul Eluard admiratif. En 1929 il s’installe à Paris et adhère au groupe surréaliste. Il publie en 1930, Le Tombeau des secrets, composé de collages et de photos avec la participation d’André Breton et de Paul Eluard. Aragon, Breton, Char et Éluard fondent en juillet 1930 la revue Le Surréalisme au service de la révolution. Il séjourne régulièrement en Provence et à Cadaqués chez Salvador Dali. Il attaque l’exposition coloniale de 1931 avec ses amis surréalistes, mais il se détache d’eux à partir de décembre 1934 en raison de leur sectarisme. Il écrit un nouveau recueil, le Visage nuptiale, inspiré de sa maîtresse la peintre suédoise Greta Knutson. Pendant l’occupation allemande, il entre en résistance sous le nom de capitaine Alexandre. A la fin de la guerre il reçoit la Médaille de la Résistance. Il devient profondément pessimiste sur la situation politique française et internationale et ce jusqu’à la fin de sa vie, rejoignant ainsi le point de vue de Camus dont il devient ami. Il se lance dans le théâtre avec une première pièce, Meurtre dans la cathédrale, en 1945 mais il ne rencontre pas le succès. Dans les années 50 et 60 il atteint sa pleine maturité poétique : Les Matinaux, La Bibliothèque est en Feu, Lettera amorosa, Retour Amont. En 1983 c’est la consécration avec la publication de ses œuvres complètes dans la Pléiade. Il est promu membre de la Légion d’honneur. Il meurt le 19 février 1988.