Victor HUGO – Lettre autographe signée

Victor HUGO (1802-1885). La vie de Victor Hugo bien qu’auréolée de gloire est le témoin de la souffrance d’un père qui a vu mourir trois de ses enfants et interna la dernière, Adèle. Il nourrit son œuvre littéraire de ses drames intimes.

Description

Lettre autographe signée de ses initiales. 27 décembre (1873) ; 1 page in-12°. Lettre insolée sur la moitié gauche, encre légèrement effacée par endroit. Billet insolé de moitié

Belle et émouvante lettre pleine de souffrance d’un père qui pleure la mort de son fils François-Victor, décédé de la tuberculose le 26 décembre 1873 : « Remerciement ému et attendri j’espère pouvoir bientôt serrer la main qui a écrit ces beaux et nobles vers. Hélas, je m’appelle Deuil. Luctus dum  [endeuil]… »

« Hélas, je m’appelle deuil. Luctus dum ». La vie de Victor Hugo bien qu’illuminée de gloire a été également le drame d’un père qui ne s’est jamais remis de la mort tragique de sa fille Léopoldine, enceinte, survenue le 4 septembre 1843. Alors qu’elle était partie avec son mari, Charles Vacquerie, faire un tour de voile sur la Seine, Victor Hugo était, pendant ce temps-là, en escapade amoureuse en Espagne avec sa jeune maîtresse Juliette Drouet. Il apprit brutalement le drame dans les journaux. Il expia sa souffrance par l’écriture, l’une des plus belles illustrations est son poème « Demain dès l’aube… » qui exprime toute la souffrance d’un père endeuillé. Plus tard, le 13 mars 1871, il perdit son fils aîné Charles, mort brutalement d’une apoplexie à Bordeaux, alors qu’il se rendait en fiacre le rejoindre au restaurant. Puis deux ans plus tard c’est au tour de son second fils, François-Victor, qui mourut des suites de la tuberculose à l’âge de quarante cinq ans. François-Victor avait lancé deux journaux de controverse politique avec son frère et son père. Il avait par la suite suivi son père en son exil après le coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte. Il est l’auteur de célèbres clichés de son père et son entourage de cette époque. Seule la petite dernière, Adèle, lui survécu. Pour autant sa vie fut un drame. Suite à un immense échec amoureux avec Albert Pinson rencontré à Guernesey, dont son père ne voulait pas entendre parler, elle sombra dans une grave dépression assimilée à de la folie. Victor Hugo, après la mort de ses trois premiers enfants et de sa femme, se résigna à interner Adèle en 1872. Elle demeura enfermée jusqu’à sa mort survenue en 1915, son internement dura 43 années.