Boris VIAN – Carnet autographe de chansons

Boris VIAN (1920 – 1959) est un homme de lettres et de chansons. Trompettiste de jazz confirmé, il forme un groupe avec ses frères Alain et Lélio. Il écrit aussi des chansons, il en aurait composé 600 mais n’en resterait que 500. Ses textes sont anachroniques, désopilants, dérangeants, ironiques mais non dénués d’humour. Il est son propre interprète mais d’autres chanteurs sublimèrent ses textes à l’instar d’Henri Salvador et Serge Gainsbourg, qui selon ses dires, ne se serait jamais lancé dans la chanson s’il n’avait pas eu une révélation en voyant Boris Vian sur scène.

Description

Carnet de chansons autographes. (Années 50) ; 22 pages in-8°.

Rare et précieux carnet beige à spirales entièrement empli d’une vingtaine de chansons écrites au crayon à papier sur le recto de chaque feuillet, le tout en très bon état. Pour la plupart ce sont des ébauches plus ou moins aboutis, parfois quelques phrases annotées entre deux chansons. Au fil des mots, on retrouve l’esprit, la gouaille, la provocation dont savait user l’écrivain et chanteur, figure emblématique du quartier latin d’après-guerre.
Ici quelques extraits non exhaustifs : « C’est fini, c’est cuit, c’est rôti, ça a duré trop longtemps, j’en ai marre de tes arnaques, prends donc tes cliques et tes claques, et fous moi l’camp », « j’ai pas honte », « Quand on aura fait des plumeaux avec la queue de tous les coqs quand on aura fait des pinceaux avec les soies de tous les porcs, quand on aura fait des godasses avec le cuir de tous les veaux on s’fera chier sur terre on s’fra chier », « J’s’ais pas c’que j’ai ce soir j’s’ais pas c’que j’ai ça m’rend malade j’ai pas le cafard j’ai pourtant un amant qu’a des kilos d’argent j’ai une vaste baraque et quelques Cadillac etc… mais j’suis malade j’ai pas l’cafard…On peut pas tout avoir. L’cafard ne paie pas. Toi qui gamberges », « On vient d’buter un marchand d’souvenir à l’enseigne du Cochon Piqué y en a qui l’cherchent et qui l’ont pas volé », « Ingénue tout l’monde t’appelle ingénue sauf moi qui t’ai vu tout’nue dans mes bras. Innocente. Les viell’s dames te trouv’nt charmante si ell’s savaient comme t’es remuante dans mes bras », « Tout seul en hiver au bord de la mer », « (…) Mais sachez que depuis cent ans en long, en large et en travers qu’il soit minuit, qu’il soit midi il importait que ce fit dit. Vous me faites chier, docteur Schweitzer »