Description
La philosophie dans le boudoir
Dessin à la mine de plomb sur papier, titré, daté (1969) et signé, 23 x 31,5 cm.
Provenance : Collection Françoise Tournié (galeriste parisienne art moderne, mouvements Dada-surréalisme, a exposé entre autres Marcel Duchamp, Albert Gleize, Man Ray, Francis Picabia). Vente de la collection Françoise Tournié étude Calmels Cohen le 22 juin 2006. Galerie Schindler, Berne, No.11, novembre-décembre 1974.
« La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux », sous-titre « Dialogues destinés à l’éducation des jeunes demoiselles », œuvre du marquis de Sade publié en 1795, dont le sujet traite de l’éducation sexuelle d’une jeune fille de quinze ans par une libertine. L’ouvrage est construit en cinq dialogues autour des thèmes philosophiques chers à l’auteur : la liberté, la religion, la monarchie et les mœurs. L’homme doit, selon Sade, demeurer en l’état de nature puisque la Nature demeure la seule force suprême à l’œuvre dans le monde. Les pratiques sexuelles abordées par l’auteur dans les scènes du livre, vont à l’encontre des normes sociales de l’époque, mais sont par essence naturelles puisqu’elles manifestent le plaisir pour ceux qui les pratiquent. Pour Sade, à l’instar du philosophe anglais Thomas Hobbes, la nature est le seul moteur de l’homme et tout ce qui en découle, sexe, violence, etc… sont par principe légitimisés.
Le groupe surréaliste, dont Hans Bellmer est apparenté, redécouvre et promulgue l’œuvre de Sade. Hans Bellmer, en fervent admirateur, publie 10 gravures en hommage au marquis dans un livre édité en 1961 par Georges Visat. Quelques années plus tard, en 1969, il réalise plusieurs dessins, dont le notre, en vue de publier une édition illustrée de La Philosophie dans le boudoir. Bellmer parvient avec son dessin extrêmement précis et incisif à « revitaliser le désir et à inventer de nouveaux fantasmes ». Il confie ses dessins à Cécile Reims afin qu’elle les traduise en gravures.