NAPOLEON III – Lettre signée 1852

NAPOLEON III (Charles-Louis Napoléon Bonaparte) (1808 – 1873) ne pouvant renouveler son mandat de président interdit par la Constitution, décide d’un coup d’état le 2 décembre 1851, reprenant ainsi la présidence et promulguant une nouvelle constitution

Description

Lettre manuscrite signée « Louis Napoléon » à Ferdinand II roi des Deux Siciles. Au Palais des Tuileries, le 2 janvier 1852 ; 2 pages in-4° à en-tête « Le Prince Louis Napoléon Bonaparte Président de la République Française, à sa Majesté le Roi du Royaume des Deux Siciles, Salut ». Avec enveloppe

Pièce historique annonçant le plébiscite de la nation pour la présidence du prince Louis Napoléon, suite au coup d’état du 2 décembre 1851, et la prochaine promulgation de la nouvelle constitution qui sera effective le 14 janvier 1852. La république qu’il conçoit a pour but d’œuvrer au bien commun et implique qu’elle soit dirigée d’une main ferme par un chef capable de trancher entre les intérêts divergents et d’imposer l’autorité de l’état à tous. Son statut de président évoluera pour devenir celui d’un monarque :
« Très cher et grand ami, L’hostilité injuste et toujours croissante de l’Assemblée législative, ses tentatives réitérées d’empiétement sur mon pouvoir, les menées des anciens partis, menaçaient la France d’une anarchie qui eût bientôt peut-être gagné l’Europe. J’ai déjà fait porter à la connaissance de Votre Majesté le parti que j’ai cru devoir prendre dans une si grave conjoncture en mettant le droit et le salut public au dessus d’une légalité devenue impuissante. La Nation consultée a répondu spontanément : l’adhésion presque unanime des suffrages exprimés vient de ratifier mon appel au peuple du 2 décembre, et de me conférer la Présidence décennales avec le mandat de faire une constitution nouvelle. Tel est l’évènement que je m’empresse de vous notifier. En créant l’unité politique, cet évènement donne au pouvoir la force nécessaire pour garantir l’ordre social et assurer la stabilité. Les mesures exceptionnelles commandées par les circonstances n’empêcheront pas le pays de recevoir le plus tôt possible des institutions conformes à ses mœurs politiques et à ses besoins nouveaux. Le Gouvernement tiendra surtout à honneur de maintenir la paix au dehors et de rendre plus intimes les relations qui existent déjà avec celui de votre Majesté ; c’est en se concertant pour marcher vers un but commun que les puissances pourront inaugurer une ère de prospérité nouvelle pour l’Europe. Je me plais à espérer que Votre Majesté partagera les sentiments qui m’animent et qu’elle voudra bien concourir à l’affermissement des liens d’amitié qui unissent les deux nations. Je saisis avec plaisir cette occasion pour renouveler à Votre Majesté les assurances d’estime parfaite et de haute considération avec lesquelles je suis… »