Description
Lettre autographe signée à Eugenia Errazuriz. Barcelone 22 juin 1917 ; 2 page in-8°. Lettre rédigée en espagnol
Rare lettre de Pablo Picasso durant la première guerre mondiale. Réfugié chez lui à Barcelone, il reçoit Serge Diaghilev dans le cadre de sa collaboration aux mythiques Ballets russes. C’est à l’initiative d’Eugenia Errazuriz que Picasso est présenté à Serge Diaghilev, qui lui commande des décors pour ses Ballets. Tandis qu’il travaille sur le ballet à Rome, l’artiste espagnol tombe amoureux de la danseuse Olga Khokhlova. Ils se marient en 1918. De leur union nait le premier fils du peintre, Paulo : « Chère Eugenia Quelle joie vous m’avez donnée avec votre carte à Barcelone. Je suis retourné à Madrid et je suis allé manger avec Diaghilev dans la maison de l’amie de V. Folita qui est très sympathique, et ne manque pas de beauté et j’ai déjà envie de rentrer à Paris. Si ce n’était pas la guerre, peut-être serais-je resté ici tout l’été. Les mille francs comme je vais les nécessiter maintenant pour quelques choses à payer le premier du mois à Paris. Si vous le voulez Ernestine à qui je vais écrire, ira à votre maison et vous pourrez les lui donner et ainsi m’éviterez de les lui envoyer depuis ici. Ecrivez moi et racontez moi des choses, et ne me dites pas que vous êtes triste, alors que tout le monde vous aime et moi aussi. Votre ami Picasso »
Eugenia Errázuriz (1860-1951), voit le jour en Bolivie, son père est un homme d’affaires richissime qui a fait fortune dans les mines d’argent. La famille se réfugie au Chili chassée par la guerre civile. Elle se marie à vingt ans avec José Tomás Errázuriz, diplomate. Minée par l’ennuie, elle convint son mari de migrer à Paris. Sa fortune, sa beauté et son talent pour capter l’air du temps, lui font rencontrer tous les talents artistiques et intellectuels de son époque. Elle finance entre autres, les expérimentations de Serge de Diaghilev pour les Ballets russes. Elle lui présente Matisse, De Chirico, Miró puis Picasso pour en peindre les décors. C’est Cocteau qui présente son ami Picasso à Eugenia en 1916. Elle a 56 ans, lui vingt de moins. Des liens forts se construisent avec le peintre espagnol, une amitié de trente ans, au cours duquel il la peint pas moins de vingt-quatre fois.
Lettre accompagnée du certificat d’authenticité du comité Picasso





