La question de la conservation des manuscrits est fondamentale. En effet, il ne faut pas oublier qu’une lettre autographe signée et un manuscrit sont avant tout de l’encre ou du crayon sur du papier. L’encre est sujette à se désagréger avec le temps sur des durées plus ou moins longues en fonction de sa qualité, ainsi que le crayon. Le papier subit aussi les affres du temps, d’autant plus que sa qualité a fortement varié en fonction des époques, d’ailleurs, dans le domaine de la bibliophilie la valeur d’un livre dépend pour beaucoup du papier. Les éditions hors commerce, en nombre de tirages limités, sont réalisées sur des papiers de haute qualité comme le papier vélin, le papier japon, le papier hollande, etc…
Au cours du temps l’encre et le papier ont évolué en fonction des techniques utilisées pour sa fabrication. Nous n’allons pas ici les développer, mais pour ceux qui ont eu un manuscrit du XVème ou XVIème siècle entre les mains, ils ont pu constater la robustesse du papier vélin c’est-à-dire sur peau de veau, ceci explique pourquoi ces manuscrits ont aussi bien perduré à travers les siècles sans être altérés. A contrario, le papier fabriqué pendant la seconde guerre mondiale en France était de très mauvaise qualité, en raison des maigres moyens dont on disposait à cette époque. Le papier en jaunissant et en se fissurant a très mal vieilli. Bien que plus jeune de cinq siècles il est bien plus fragile qu’un parchemin du XVème siècle.
De même, l’encre évolue avec le temps, elle brunit, s’éclaircit. Certaines encres ont un fort taux d’acidité, c’est par exemple le cas de celle utilisée par Victor Hugo durant son exil, l’acidité a perforé le papier au fil du temps, ces trous de corrosion peuvent être plus ou moins importants. Dans les années d’après-guerre, la plume d’oie a été remplacée par le stylo bille et le feutre, ces nouveaux types d’encre sont de moins bonne qualité et nécessitent d’être conservés avec précaution. Il est toujours étonnant de voir à quel point les lettres de Napoléon 1er sont parvenues jusqu’à nous dans un état de quasi parfaite conservation, comme si elles avaient été écrites la veille, alors qu’une lettre des années 60 a déjà jauni en moins de 50 ans.
Outre la qualité de l’encre et du papier, l’ennemi juré de la lettre autographe et du manuscrit est la lumière. C’est ce que l’on appelle le phénomène d’insolation. Le papier jaunit fortement avec le temps, l’encre s’éclaircit jusqu’à parfois, dans des cas extrêmes, disparaître. Les lettres autographes qui ont été exposées face à la lumière pendant des années, laissent apparaître une fois désencadrées, une différence de teinte importante entre la partie restée à l’ombre du cadre et celle qui a subi les assauts des rayons du soleil. C’est pourquoi, une grande vigilance doit être apportée à la manière de conserver ces précieux manuscrits. Le mieux est de les laisser dans une pochette en papier cartonné non acide, afin que l’encre et le papier ne soit pas attaqués par l’acidité de la pochette. Vous pouvez également les glisser dans un étui plastique qui devra lui aussi être dépourvu d’acidité. Enfin, si vous souhaitez rêver durant votre journée devant cette lettre chargée d’histoire de Louis XVI que vous aurez achetée sur le site de la galerie Manuscripta, vous aurez sans doute à cœur de l’encadrer, pour qu’elle figure en bonne place sur votre bureau ou sur le mur de votre salon, nous vous aurons alors conseillé d’acheter un cadre avec un fond non acide et de prioriser une vitre anti-UV et anti-reflet, mais surtout, nous vous aurons vivement recommandé de l’exposer à contre-jour.
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répondrons avec plaisir sur toutes les questions que vous-vous posez concernant la conservation de vos autographes et manuscrits.