Berthe Morisot nait le 14 janvier 1841 à Bourges, sa mère est une petite-nièce du peintre Jean Honoré Fragonard. La famille vit à Passy, son père, haut fonctionnaire à la Cour des Comptes, donne une éduction bourgeoise à ses enfants. Les deux sœurs, Berthe et Edma, s’adonnent à la peinture et montrent un réel talent, bénéficiant des précieux conseils de Camille Corot, peintre de plein air. Elles fréquentent le milieu artistique des refusés au salon officiel, dont notamment Zola et Manet. Elles exposent pour la première fois au salon d’automne en 1864, mais Edma abandonne les pinceaux à son mariage en 1869, Berthe entame alors une carrière en solo. Edouard Manet et Berthe Morisot sont très proches, elle lui sert souvent de modèle, il lui apporte des conseils, elle s’inspire de sa manière de peindre. Dans son atelier à Passy, sa palette s’éclaircit peu à peu, quittant la noirceur de Manet. En 1876, elle épouse le frère du peintre, Eugène, de cette union nait une petite Julie en 1878. Après de nouvelles déconvenues au salon officiel de 1873, elle rejoint le groupe des impressionnistes. Elle participe l’année suivante au premier salon des impressionnistes, dans les ateliers du photographe Nadar, seule femme du groupe. Elle se bat avec courage dans ce milieu exclusivement masculin. Elle expose chez le marchand Durand-Ruel mais ne vend guère, son style fort impressionniste, déconcerte. Elle représente, avec la peintre américaine Mary Cassatt, aux yeux des critiques, les chefs de file du mouvement impressionniste. A partir des années 1886, Berthe Morisot explore d’autres techniques comme la sculpture et la gravure. Les sujets traités sont des scènes familiales, moments de bonheur partagés. Son mari, Eugène Manet, meurt en 1892, le poète Mallarmé devient le tuteur de Julie. Elle meurt de maladie le 2 mars 1895.