Gustave Courbet nait le 10 juin 18193 à Ornans. Aîné et unique garçon d’une famille de riche paysan. Il suit des cours de dessins dans sa jeunesse mais ses parents l’envoient à Paris étudier le droit en novembre 1839. L’année suivante il délaisse ses études pour la peinture. Il est influencé par les maîtres espagnol, vénitien et hollandais. Les débuts du jeune Courbet sont difficiles dans les salons, sa palette évolue vers plus de clair-obscur. Il fréquente la brasserie Andler-Keller où il côtoie d’autres artistes, musiciens, écrivains et notamment Baudelaire. Il a du mal à vivre de sa peinture. Il expose au salon officiel en 1848 et se fait enfin remarquer des critiques. Courbet impose son propre style « le réalisme ». Après l’exposition au salon de juin 1849, il décide de s’installer pour un temps à Ornans où son père lui installe un atelier. Il abandonne le style romantique pour embrasser une peinture de terroir, où s’affirme la puissance de la nature. L’état lui achète « L’Après-dînée à Ornans ». En 1850 il peint « Un enterrement à Ornans » qui suscite scandale et étonnement au salon du 30 décembre. Sa peinture proche du peuple le définit comme un agitateur socialiste. Il provoque avec « Les baigneuses » au salon de 1853. Au salon de 1855 plusieurs de ses toiles sont refusées. Il décide avec l’appui financier et l’autorisation du ministère public de construire le pavillon du réalisme où il expose sa peinture en marge du salon officiel. L’année 1856 marque une évolution de la scène de genre dans sa peinture, « Les Demoiselles des bords de la Seine » est une toile capitale présentée l’année suivante. En 1861 il entre au comité de la Société nationale des beaux-arts. Ses toiles continuent à provoquer les bonnes mœurs avec notamment « Le Retour de la conférence » représentant des curés ivres, c’est une atteinte faite au clergé. Le tableau est successivement refusé au Salon officiel et même au Salon des refusés. Il produit énormément dans la deuxième moitié des années 60, il cumule près de 700 toiles depuis qu’il est peintre. Au début de 1869 il est au bord de la ruine, le marchand Paul Durand-Ruel lui trouve des clients. Au salon de mai 1870 il expose deux toiles « La Falaise d’Étretat après l’orage » et « La Mer orageuse » il les vend toutes les deux, mais c’est sa dernière participation à un salon organisé par l’état. Ses idées républicaines et son amour de la liberté lui font refuser la légion d’honneur proposée par Napoléon III. Il prend une part active à l’épisode de la Commune de Paris à partir du 18 mars 1871, il est élu au conseil de la Commune par le 6e arrondissement et délégué aux beaux-arts, ainsi que président de la fédération des artistes. Il ordonne de protéger les principaux monuments de Paris. Le 16 mai 1871 la colonne Vendôme est abattue par les communards, Courbet est le principal accusé, à tort, de cette destruction. Il est emprisonné à la Conciergerie puis à Mazas. Son procès débute le 14 août à Versailles, en présence de quinze autres communards, il est condamné à six mois de prison fermes et à 500 francs d’amende. Il purge sa peine à Versailles puis à Sainte-Pélagie. Son cas divise le monde des arts et des lettres à l’instar d’Alexandre Dumas fils qui le conspue. En mai 1873, le nouveau président de la République, Mac Mahon, décide de faire reconstruire la colonne Vendôme aux frais de Courbet. Il est ruiné, ses biens sont confisqués. Craignant de se retrouver à nouveau en prison il décide de s’exiler en Suisse. Il s’intègre à la vie locale et trouve des débouchés pour sa peinture, il reçoit le soutient de l’étranger face aux attaques de l’état français. Par solidarité avec ses compatriotes exilés de la Commune de Paris, Courbet refuse de retourner en France avant qu’une amnistie générale soit prononcée. Il meurt le 31 décembre 1877 à la Tour-de-Peilz dans le canton de Vaud. Sa dépouille n’est transférée à Ornans qu’en juin 1919.