JACOB Max – Lettre autographe signée

JACOB Max (Quimper 1876 – camp de Drancy 1944), écrivain et peintre français

Description

Lettre autographe signée à l’éditeur Pierre Aelberts. Saint-Benoît-sur-Loire Loiret 10 juin 1926 ; 2 pages in-8°.

Max Jacob propose une œuvre innovante à son éditeur : «Lors de nos derniers rapports il a été question entre nous de manuscrits, d’autographes etc…je viens de terminer un album d’une fantaisie peut être assez nouvelle dans mon œuvre et ailleurs. Cet album commencé sans prétentions se trouve avoir une cohésion dans la manière dont les « sujets » sont traités et dans les « sujets » même. Son aspect est celui d’un album de peintre à couverture de toile dans le format 28X21 que vous connaissez : il a l’aire à la fois neuf et usagé. J’y ai mis un titre « Allusions, illusions » « Album inédit, inéditable ». Ce que je voudrais en effet ce n’est pas une publication (qui couterait cher et rapporterait peu) mais que vous achetiez cet album que vous vendriez plus facilement que moi. Pour le vendre en effet je devrais me déranger beaucoup. J’en veux 1500 f ; il en vaut 3 ou 4000. (prix amateur). Il est peint plutôt à l’encre de chine qu’à la gouache, souvent dessiné seulement au crayon, à la plume. D’ailleurs il ne prétend pas au dessin et on y chercherait en vain un vrai bras ou une vraie jambe : ce dessin suit plutôt l’idée pas la plastique. Je vais vous citer quelques titres : -La chasse du caméléon depuis l’antiquité jusqu’à nos jours – L’inventeur du soutien gorge Clarks est une femme – L’anglaise mourante – Le Phonographe – Les Israélites au désert : conquête de la tortue par la torture – La chasse aux calebans dans les forêts du centre africain etc…etc… Il y a 38 dessins numérotés avec une table des matières et la défense sous peine de poursuites judiciaires d’en arracher un seul. Répondez-moi aussitôt que vous le pourrez ce vous désirez m’acheter cet album, mais ne me proposez pas de vous l’envoyer pour le montrer, je vous refuserais cette manière de procéder… »

 Ces dessins sont réalisés à l’Abbaye Bénédictine de Saint-Benoît-sur-Loire où réside Max Jacob dans les années 20.

Belle lettre