Description
Lettre autographe signée au citoyen Marie-Joseph Chénier représentant du peuple à Paris. 23 nivose (21 décembre – 19 janvier) ; 1 page in-8°. Adresse en dernière page (petit manque angulaire en quatrième page)
Belle lettre de Talleyrand qui ne tarie pas d’éloge à la lecture de la tragédie à scandale sur le fanatisme religieux « Charles IX » : « Je ne saurois assez vous remercier mon cher Chenier, de tout le plaisir que m’a fait votre Charles 9. C’est une de ces sensations perdue depuis Voltaire. Les détails étincellent de beautés, et l’ensemble est digne des plus grands maîtres. Votre gloire est assurée. Vous savez mon cher ami combien elle m’est et me sera toujours chère. Il faut bien que je vous l’écrive puisque je ne vous vois plus… »
Marie-Joseph Chénier (1764 – 1811) voit le jour à Constantinople, il est le frère cadet du poète André Chénier. Il débute une carrière militaire dans les dragons de Montmorency. Mais il arrête l’armée pour s’orienter dans la littérature. Les débuts sont difficiles, il se fait huer à la représentation d’Edgar, ou le Page supposé, à la Comédie-Française en 1785. Sa tragédie Charles IX, ou la Saint-Barthélemy, rebaptisée quelques années plus tard Charles IX, ou l’école des rois, est censurée à sa sortie le 14 octobre 1789, en raison de sa dénonciation de l’esprit de liberté en proie aux fanatismes religieux. Après deux années de purgatoire, la première eut lieu après la prise de la Bastille, le 4 novembre 1789, et remporte un vif succès, comparable à celui du Mariage de Figaro, en accord avec les idéaux révolutionnaires du moment. Camille Desmoulins affirma que Charles IX avait fait davantage pour la révolution que les journées d’octobre 1789 qui aboutir au retour définitif et contraint du roi Louis XVI et de sa famille à Paris.