Description
Manuscrit autographe de la chanson « Le passéiste ». S.l.n.d. ; 1 page in-folio sur papier quadrillé comportant des trous de classeur en marge sans atteinte au texte
Manuscrit retrouvé d’une des dernières chansons que Brassens n’a pas eu le temps d’enregistrer avant sa mort, survenue le 29 octobre 1981. La chanson « Le passéiste » fut mise en musique par Brassens et interprétée en 1982 par Jean Bertola.
Manuscrit recopié avec quelques biffures. Brassens, perfectionniste comme à son habitude, passait un temps considérable à remanier ses textes jusqu’à obtenir la version souhaitée. On constate encore une fois n’est pas coutume, que le poète n’a pas obtenu dans cette version ce que sera la version définitive, des couplets dans cette ébauche n’ont pas été retenus dans la chanson finale, ainsi que des vers qui ont été remaniés.
« Moi ma phrase d’élection c’est il
Etait un’fois
Si je passe pour un infantile
Tant pis ma fois
Et dans tous les salons ou l’on cause
Tant pris si l’on tourne en dérision ce gout de
L’ancien cette morose délectation
Au passé faites donc table rase
Coquin de sort
Mais épargnez ma petite phrase
C’est un trésor
Si les neiges d’antan restent belles
C’est peut être bien que les troupeaux
De bovins ne posent plus sur elles
Leurs gros sabot.
Aussitôt que je perds contenance
Au temps qui court
J’appelle les bonnes souvenances
A mon secours
Mon bagage de culture anglaise
Petit à petit s’est fait la paire
Un seul mot reste et ne vous déplaise
C’est remember
Faudrait pas s’en étonner ma chère
Si tu trouvais
Le recueil de jadis et naguère
A mon chevet
Si els neiges d’antan restent belles
C’est peut être bien que les troupeaux
De bovins ne posent plus sur elles
Leur gros sabots.
Au pays perdu des vieilles lunes
Que Copernic
Me pardonne aucune ombre importune
Aucun spoutnik
La clarté des étoiles éteintes
Dans les ténèbres m’éclaire encor
Et j’entends les angélus qui tintent
Aux clochers morts
Que les ans grignotent mes grimoires
Ça ne fait rien
Mais qu’ils bouchent pas à ma mémoire
Mon plus cher bien
Si les neiges d’antan restent belles
C’est peut être bien que les troupeaux
De bovins ne posent plus sur elles
Leurs gros sabots
Que le ciel me frappe d’aphasie
D’influenza
Mais qu’il me sauve de l’amnésie
Tout mais pas ça
Si les neiges d’antan restent belles
C’est peut être bien que les troupeaux
De bovins ne posent plus sur elles
Leurs gros sabots »