Description
Manuscrit autographe de la chanson titrée « Ceux qui ne pensent pas comme nous ». [Novembre 1979] ; 1 page in-folio.
Manuscrit retrouvé d’une des dernières chansons que Brassens n’a pas eu le temps d’enregistrer avant sa mort, survenue le 29 octobre 1981. La chanson fut mise en musique par Brassens et interprétée en 1982 par Jean Bertola.
Manuscrit recopié avec quelques biffures. Brassens, perfectionniste comme à son habitude, passait un temps considérable à remanier ses textes jusqu’à obtenir la version souhaitée. On constate encore une fois n’est pas coutume, que le poète n’a pas obtenu dans cette version ce que sera la version définitive, des couplets dans cette ébauche n’ont pas été retenus dans la chanson finale, ainsi que des vers qui ont été remaniés.
Référencé dans les œuvres complètes page 311
« Quand on n’abonde pas dans leur sens les notables
Qui dans le seizième ont fait leurs humanités,
Songent le sot nourrit des idées regrettables
Ciel quelle aberration Dieu qu’elle absurdité.
Mais moi qui fit les miennes dans le quatorzième
Dans ce cas je me dis pardonnez ce jargon
Les mots sont différents mais la chose est la même
Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons
Jouant les ingénus, le père de Candide
Le génial Voltaire, (en substance) écrivit
Qu’il souffrait volontiers complaisance/tolérance splendide
Que l’on ne se conformât point à son avis.
Quoique mes opinions soient aux vôtres contraire
Jusqu’à la mort s’il faut je veux défendre qu’on
Les étouffe au baillon. Compte dessus mon frère
Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons
Entre nous bonnes gens pour oser reconnaitre
Qu’on se trompe qu’on n’a pas de cerveau qu’on est pas
Des plus intelligents il faudrait un peu l’être
On n’a jamais rien vu de pareil ici bas
Si l’interlocuteur nous semble assez bébette
On écrase de peu que sortant de ses gonds
Ce pauvre crétin nous fasse une grosse bête
Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons
Moi qui soutiens tout haut des thèses libérales
En mon for intérieur je prends pour un minus
Pour un jobard atteint d’anémie cérébrale
Quiconque ose avec moi ne pas faire chorus
La morale de ma chansonnette est facile
Ceux qui l’aiment parbleu sont des féconds
Ceux qui ne l’aiment pas de fichus imbéciles
Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons