Edith PIAF – Lettre autographe signée à Yves Montand

Edith PIAF, Edith Giovanna Gassion (1915 – 1963), chanteuse française. Beau témoignage qu’offre cet amour passionnel entre la glorieuse Edith Piaf et le jeune et beau débutant Yves Montand, qui assurait les premières parties de Piaf au Moulin Rouge. Cette liaison dura deux ans, de 1944 à 1946. Edith Piaf y mit un terme brutal mais le malheureux Yves Montand eut du mal à s’en remettre : « Elle chantait formidablement bien quand elle était amoureuse et formidablement bien lorsqu’elle était en rupture ».

3,800.00 

Description

Lettre autographe signée « ta Pupuce » à Yves MONTAND. [début 1946] ; 4 pages in-4°

Merveilleuse lettre passionnelle, pleine de poésie et de philosophie mêlées, de l’éternelle amoureuse qui chanta l’amour comme personne, où se révèle une femme fragile qui ne vit que pour l’amour absolu, malgré sa grande lucidité face à l’épreuve qui l’attend : « Mon gosse à moi Oui je l’ai lu ton petit mot, mais Mao Laure Dubalot ne m’avait pas dit qu’elle l’avait mis dans les affaires qu’elle m’avait fait porter. Vous êtes un petit ange échappé du ciel. Dieu que j’étais triste quand tu es parti l’autre soir, j’ai pleuré une heure sans arriver à me consoler, une espèce d’impression horrible, et j’en ai déduit que je t’aime bien bougrement. Le père Bourgeat va rester jusqu’à ce soir cinq heures et je serai de nouveau toute seule, pas pour très longtemps car demain soir je serai dans tes bras mon doux chéri. Es tu content du film ? Y trouves tu la joie que tu cherches dans le cinéma ? Je te le souhaite, c’est si bon quand on est content de soi. Il me tarde d’être au mois d’août, le jour où je deviendrai Madame Livi, ça me fera un drôle de truc à mon cœur, quelle lourde responsabilité, dabord de te rendre heureux, la fidélité ne me sera pas difficile puisque je t’aime mais te rendre heureux est vraiment une grande tache, enfin ce qui me console c’est que c’est toi qui le demande donc tu sais à quoi tu t’engage et j’aime quand même mieux cela. Je voudrais tant que nous ayons un bel appartement, je voudrais vivre un peu comme les gens civilisés et puis il me semble que si j’avais un appartement je pourrais t’apporter certaines choses que je ne puis faire en ce moment et dont tu as besoin mon tout petit que j’aime, enfin de toute façon on verra bien pas ? Jettons nous toujours à l’eau et une fois dans la flotte on n’essaiera de nager le mieux possible, au fond nous ne nageons pas si mal depuis que nous nous connaissons on a quelquefois un rhume qui se guérit bien vite, c’est parce que nous savons mettre (quand il le faut) notre amour au chaud pour ne pas qu’il prenne plus froid, et puis d’ailleurs il s’enrhume de moins en moins, nous avons je crois passer le cap difficile, au début l’amour c’est merveilleux parce qu’on ne se connait pas et que l’on fabrique l’être aimé avec son imagination, puis vient le moment où l’on se connait mieux et c’est la que ça devient dur, si l’on passe ce sal moment et que l’être reste un peu près ce qu’on s’est imaginé avant de le mieux connaitre alors l’amour est sauvé et le notre est sauvé aussi, nous nous comprenons, nous savons exactement tout l’un de l’autre et plus je vais plus j’ai de la considération pour toi et cela prouve que notre amour était fort, admirer l’homme que l’on aime c’est le véritable amour, nos disputes viennent toujours pour des questions qui n’ont pas trait à notre amour et c’est le principal. Je n’ai jamais écris des lettres aussi sérieuses, j’analyse du matin jusqu’au soir le grand amour que j’ai pour toi et que tu te refuse à croire, et pourtant, si tu savais, mais dans le fond il vaut peut être mieux que tu n’y crois pas, si tu en étais sûr, ne m’aimerais tu pas moins ? Bon mon chéri je vais te rendre ta liberté et te dire que pas une seconde ne s’écoule sans que je pense à toi, à notre avenir, a ton avenir surtout, qui m’est tellement cher au cœur. Donne moi te bras si fort pour mois si faibles, et c’est si bon de me réfugier près de ton cœur qui bat si bien et qui c’est si bien faire battre le mien. Ta petite femme qui t’aime. A demain mon gosse à moi… »