Georges BRASSENS – Chanson autographe

Georges BRASSENS (1921 – 1981), auteur, compositeur, interprète français, qui marqua durablement les années 50 jusqu’au début des années 80 par ses chansons satiriques sur les bourgeois, l’église et plus généralement sur la bien pensance de son époque.

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Description

Manuscrit autographe de la chanson « Le revenant ». S.l.n.d. ; 1 page 1/4 in-4° sur papier quadrillé comportant des trous de classeur en marge sans atteinte au texte.

Manuscrit retrouvé d’une des dernières chansons que Brassens n’a pas eu le temps d’enregistrer avant sa mort, survenue le 29 octobre 1981. La chanson « Le revenant » fut mise en musique et interprétée par Jean Bertola en 1982, puis par Maxime le Forestier.
Manuscrit recopié avec quelques biffures et ajouts de corrections en marge. Brassens, perfectionniste comme à son habitude, passait un temps considérable à remanier ses textes jusqu’à obtenir la version souhaitée. On constate encore une fois n’est pas coutume, que le poète n’a pas obtenu dans cette version ce que sera la version définitive, des couplets dans cette ébauche n’ont pas été retenus dans la chanson finale, ainsi que des vers qui ont été remaniés.

« Calme confortable habité
Par des gens pleins d’aménité
Tel était le beau petit cimetière où
Il avait son trou
Comme il ne se résignait pas
D’être passé de vie à trépas
Fantaisie lui prit de revenir en ar
Rière une idée de vrai connard

Les vieux morts les vieux ici git
Les braves sépulcres blanchis
Pour que sur sa décision folle il revint
Parlèrent en vain
Remettant sur pied son squelette
Lui faisant un brin de toilette
Il prit son manteau sa canne et son chapeau
Et la clef du champ de repos

Chez lui s’en étant revenu
Son chien ne l’a pas reconnu
Et lui croque un des os les plus importants
En deux coups de dents
Pour apaiser son émotion
Pensa faire une libation

Dans l’alcôve ayant pénétré
Il vit que sa veuve éplorée
Avait établi son veuvage accompli
Quelqu’un dans son lit
Il comprit du premier coup d’œil
Qu’elle ne portait plus son deuil
Alors malheureux chancelant dans sa foi
Il mourut la seconde fois

La commère au potron minet
Ramassa les os qui trainaient
Et les vendit pour une bouchée de pain
A des carabins
Et depuis lors ce macchabée
Sur un vieil air de mélopée
Pour tuer le temps pour tromper ses soucis
Chante ah ce qu’on s’emmerde ici

A force d’entasser les gens
De mener aux champs
De navets des gens et des gens
J’ai fini par être ami des fossoyeurs
J’en suis fier d’ailleurs
Par eux j’ai connu l’épopée de cet illustre macchabée
Qui dans un amphi ou un vieil air de scie
Chanté (…)

Morts si vous revenez sur terre
Pour voir que le presbytère
N’a plus son charme et que s’est

Et tout son éclat le jardin »