Description
Lettre autographe signée « GR » au marchand d’art Ambroise VOLLARD ; s.l.n.d. , 1 page ¼ in-12°, adresse au dos.
Belle lettre entre l’artiste et son marchand sur l’édition de la Passion et la transaction de différentes œuvres : « Cher Monsieur Vollard, Monsieur Lacourriere me donne rendez-vous pour vendredi vers 2h ½ il a les épreuves à me donner & reprendre pour les couleurs. Dites moi je vous prie ce jour là si vous avez les trois pièces demandées ou si je dois me tenir à la disposition de votre comptable samedi pour lui expliquer et prendre ensuite rendez vous pour Lundi ou mardi avec vous. Hélas cela revient maintenant pour chacune des œuvres à un prix bien bas vu le mal infini que je me donne pour ces 17 Passions couleurs avec 10 le noir et même soin que j’ai fait pour Cirque étoile filante 1° un modèle 2° reprises sur épreuves 2 et 3 fois au – [moins] quel boulot 3000 et quelques francs pièce c’est entendu et c’est parce que je voudrais bien définitivement voir les choses en l’état et les trois pièces demandées avant de signer cet ordre du travail en ce sens et aussi bien retirer le billet de la circulation et être payé un à un c’est bien le moins que je puisse me rendre compte comme vous me l’avez offert d’ailleurs. Je ferai ( …) trois Fleurs du mal comme convenu vous n’avez rien à donner et 100 originaux bois et 100 reprises photos à condition de bien nous entendre ferme et au point définitivement…. …»
Né en 1871 sous la Commune, élève de Gustave Moreau, Georges Rouault a été le témoin de deux guerres ce qui n’a pas été sans effet sur son art. A l’âge de trente ans il se tourne vers la foi catholique. Son art prend alors une nouvelle dimension emprunte du sacrifice du Christ pour les hommes et de la noirceur de l’humanité. Aux côtés des fauves, comme Henri Matisse, Albert Marquet ou André Derain, Georges Rouault participe au Salon d’automne de 1905, mais il n’a jamais revendiqué d’appartenance à ce mouvement.
« Passion » est une série de 17 gravures à l’eau-forte en couleurs, illustrant un texte d’André Suarès. C’est une commande d’Ambroise Vollard, son marchand, en 1935. La thématique est sombre et pessimiste, vue sous l’angle de la fragilité et de la noirceur de l’homme. Toutefois, les couleurs chaudes des scènes ajoutent un peu de douceur.
