Richard HAMBLETON – Peinture originale signée – Shadow Head

Richard HAMBLETON (1952 – 2017), artiste de street art canadien. Surnommé le parrain du street art, ses peintures font partie des collections du MOMA, du Brooklyn Museum et du New Museum. Oren Jacoby présente un documentaire intitulé Shadowman au festival du film de Tribeca en avril 2017. Il meurt le 29 octobre à New York. Dans les années 2000 il peint une série d’œuvres « Shadow Head » dans le cadre d’expositions en galerie.

Description

Shadow Head Portrait, 2002

Acrylique sur papier à dessin, 61 x 40,6 cm. Signé en bas à gauche. Au dos tampon Woodward Gallery avec numéro d’archivage WGRH10019
Provenance : Woodward Gallery (New York)

Richard HAMBLETON, est né en 1952 à Vancouver. Il étudie au Vancouver College or Art et gagne en notoriété après son diplôme avec ses silhouettes noires peintes à la main et à taille humaine, plaquées dans les rues, mimant les poses des policiers. Il se fait un nom, pas toujours apprécié, au sein des critiques artistiques et de nombreux services de police locaux, avant de s’installer à New York en 1980. Il se fait justement connaître grâce à ses silhouettes noires et menaçantes recouvrant petit à petit les rues et allées labyrinthiques de la ville. Ces inquiétantes peintures, là tracées sur un coin de rue ou en hauteur, comme sautant sur les passants, éclaboussent les murs d’une verve frénétique faisant un parfait écho à la peur et à la tension qui règnent à l’époque dans un New York submergé par le crime. « J’ai repeint la ville en noir » expliquait Hambleton au magazine People en 1984. « Les silhouettes peuvent représenter des gardiens ou le danger ou la trace d’un corps humain après un holocauste nucléaire ou même ma propre ombre. ». Le Lower East Side devient rapidement une toile vierge sur laquelle Hambleton dessine sa vision nihiliste du monde et se hisse en haut de la liste des figures incontournables du Street Art, à une époque où le genre est le théâtre d’une révolution créative. En 1983, quand l’International Herald consacre un article à l’explosion du graffiti, c’est une image de Hambleton qui illustre l’article. Au milieu des années 1980, l’artiste passe son temps entre l’Amérique et l’Europe, où il expose et vend certaines de ses œuvres et où il peint ses fameuses fresques murales dans les rues de Paris, Venise, et sûrement le plus mémorable, sur le Mur de Berlin. À cette époque, son travail se vend plus que celui de ses contemporains, mais accro à l’héroïne, hanté par la mort de nombreux de ses amis pendant l’épidémie du sida et désillusionné par la réalité du monde de l’art, arrivé aux années 1990 Hambleton prend sa retraite du public. Son style passe du Street Art à des peintures de paysages détaillées, au grand dam de la scène artistique new-yorkaise. Certains affirment qu’il y a là un lien avec son addiction à la drogue, faisant le parallèle entre ses coups de pinceaux rouges et l’héroïne traversant le sang de ses veines. D’autres n’y voient qu’une simple évolution artistique. Pendant les trois décennies suivantes, son originalité et son innovation picturale nourrissent l’inspiration d’artistes prolifiques comme Banksy ou Blek le Rat, mais son travail n’atteint jamais le succès commercial et le statut pop de Basquiat et Haring. « Basquiat et Haring ont toujours eu un immense respect pour Richard, parce que c’est lui qui leur a pavé la voie du succès commercial » explique Andy Valmorbuda, ami de l’artiste et collectionneur de son travail. L’attrait pour le travail de Hambleton tient en partie à son aspect insaisissable. « Tous ces artistes se connaissaient, échangeaient entre eux. Basquiat avait une collection de Hambleton, et vice versa. Mais Hambleton ne s’est pas vendu comme Basquiat et Haring l’ont fait dans les années 1980. À l’époque, les galeristes et collectionneurs voulaient davantage mettre la main sur son travail que sur celui de Basquiat ou Haring. Selon moi, son œuvre est l’une des plus belle que j’ai pu voir, particulièrement sur la scène Street Art. La gestuelle de ses coups de pinceaux était incomparable – son style et sa technique étaient si forte, si unique qu’il se détachait de tous les autres artistes de l’époque. ». Pour le directeur créatif de la Maddox Gallery, Jay Rutland, un an après sa mort et 40 ans après avoir commencé à « peindre la ville en noir », l’œuvre qu’il a créé ne pourrait être plus visionnaire. « Je pense que j’ai découvert Richard de la même manière que la plupart des gens. Les gens parlent de lui en pensant à Haring et Basquiat, mais il est une figure beaucoup plus mystérieuse. Il est à la fois tristement célèbre et inconnu, et ça me fascine. Et il est plus pertinent que jamais aujourd’hui. Nous sommes tellement saturés par nos cycles de news, nos réseaux sociaux, qu’une histoire en chasse une autre, toujours plus choquante que la précédente – et Mass Murder et Shadowman évoquent cette facette de notre psyché, celle qui n’est sûre de rien surtout pas de l’avenir – ça touche exactement au même nerf. ». Dans les années 2000, deux jeunes galeristes américains, Vladimir Restoin Roitfeld et Andy Valmorbida le remettent au goût du jour et consacre une exposition itinérante intitulée Richard Hambleton – New York. Milan accueille l’évènement le 25 février 2010 au cœur de la Fashion Week, en partenariat avec Giorgio Armani. A travers 45 oeuvres – dont 15 inédites – l’exposition revient aux origines de l’art de rue. Surnommé Le Parrain du Street Art, l’artiste n’a jamais cessé de créer et d’exposer – ses peintures font partie des collections permanentes du MOMA, du Brooklyn Museum ou du New Museum. Pour combler un manque évident, Oren Jacoby offre une seconde vie à ce précurseur d’un Street Art engagé, en présentant un documentaire intitulé Shadowman au festival du film de Tribeca courant Avril 2017. Il meurt le 29 octobre 2017 à New York.