Description
Lettre autographe signée au vétérinaire Achille Maucuer. Paris, 21 mai 1881 ; 1 page in-8°. Traces d’onglet sur la tranche.
Pasteur, qui avait commencé l’étude des maladies virales, se lance dans de nouvelles recherches sur le rouget du porc à l’incitation du vétérinaire de Bollène Achille Maucuer : « Vous avez eu l’obligeance de m’informer en réponse à un télégramme que j’ai eu l’honneur de vous adresser au mois d’avril, que vous n’aviez pas encore de rouget que le mal n’apparaissait que plus tard dans l’année. Permettez-moi de vous renouveler le désir que j’ai d’être mis en possession d’un jeune porc atteint de cette infection, ou avoir la connaissance précise que la maladie soit, ici ou là, dans le Vaucluse. Je compte sur votre obligeance pour me donner, dès que vous le pouvez cette information. L. Pasteur. J’enverrai quelqu’un [le docteur Roux] pour vous rapporter, d’un porc mort d’un porc vivant du sang, ou débris d’un porc mort. »
La vaccination du porc est un maillon dans la chaine des découvertes prestigieuses de Pasteur. Après des études vétérinaires à Lyon, Achille Maucuer monte un petit laboratoire à Bollène dans le Vaucluse. Alors que Pasteur travaille sur « le difficile problème de l’étiologie des maladies contagieuses, infectieuses et virulentes » (allocution de Pasteur du 9 février 1877 au ministre de l’instruction publique) qui l’amène à étudier les maladies charbonneuses et la septicémie, Maucuer, qui connait les travaux de Pasteur, l’alerte sur les ravages causés par le rouget du porc dans le Vaucluse. Mais Pasteur mène plusieurs batailles, il démarre une étude sur le choléra des poules, le 8 août au congrès de Londres, il présente la magistrale étude sur sa méthode de transformation des virus mortels en vaccins. Cependant il désire s’attaquer au rouget du porc tout en menant de front ses recherches sur la prophylaxie de la rage. Au mois de mai 1881, Pasteur s’inquiète de savoir s’il y a encore la maladie dans le Vaucluse comme le relate notre lettre à Maucuer. En effet, c’est une maladie qui semble se révéler à cette période-là de l’année. Au mois de décembre 1882 il estime qu’un vaccin sera trouvé au printemps prochain. Les premières vaccinations commencent avec prudence en mai 1883. Le 4 septembre de la même année Achille Maucuer se réjouit en écrivant à Pasteur : « Les heureux effets de la vaccination deviennent tous les jours de plus en plus évidents (…) »