MONET Claude – Lettre autographe signée à sa femme

Claude MONET (1840 – 1926), peintre français

MONET Claude – Lettre autographe signée

Description

Lettre autographe signée à son épouse, Alice Monet (Hoschedé). (Rouen 20 février 1893), lundi soir 9h ; 4 pages in-8°.
Alors que Monet retourne à Rouen achever ses toiles de la cathédrale entamées l’année précédente, il s’inquiète de sa tranquillité nécessaire à son travail : « Ma chérie Je rentre pour me coucher et trouve ta lettre. Certes je serais enchanté de te voir et de faire plaisir à mon frère (Léon Monet) mais franchement je commence seulement à m’organiser et à me mettre bien au travail et ma foi, je trouve que la première chose est de penser au travail, j’ai eu trop de déceptions l’année dernière. Je compte bien comme je l’ai dit que tu viendras une fois à Rouen avec la petite, et Blanche (la fille d’Alice) aussi ce sera quand je serai un peu avancé dans mon travail et aussi quand il y aura un peu plus de végétation pour voir le Jardin des Plantes. J’écris de suite à mon frère. Il est très gentil, il y a moins de gène avec les siens qu’avec des étrangers, il devrait cependant comprendre, que j’ai besoin d’être tranquille. Je t’embrasse comme je t’aime Claude Monet. Votre venue quand même me dérouterait en ce moment car j’ai absolument besoin de toute ma volonté, de toutes mes forces pour me tirer de cette grande difficulté ; ou bien alors il me faut être ici en ballade et rentrer dans 8 jours. Ces tiraillements m’exaspèrent déjà. P.s. je ne comprends pas le silence de Jean (le fils de Claude Monet), si ce n’est qu’il a pensé à m’éviter un dérangement, ce qui doit l’excuser, du reste je sens que si cela se renouvelle je renoncerai à tout travail ici. Je suis certain que je n’irai pas dormir (…) ».

Dès la mi-février 1893, Monet séjourne à l’hôtel d’Angleterre pour achever sa série de peintures de la Cathédrale de Rouen commencée un an plus tôt et en travailler de nouvelles. Perfectionniste, il est un éternel insatisfait. Pendant son séjour de deux mois du 16 février au 11 avril, il partage souvent la table de son frère Léon qui s’occupe d’une petite entreprise de produits chimiques dans laquelle Jean, le fils de Claude Monet, a été embauché.