L’Abbé Pierre de son nom patronymique Henri Grouès né à Lyon le 5 août 1912 d’une famille bourgeoise de soyeux lyonnais, il étudie chez les jésuites au lycée Saint-Marc à Lyon. Sa vocation religieuse lui vint très tôt à l’âge de 17 ans durant un pèlerinage à Rome où, selon ses dires, il est frappé d’un « coup de foudre avec Dieu ». Il désire hardiment entrer chez les franciscains mais il n’a que dix-sept ans et doit attendre encore un peu. En 1931 il entre chez les capucins et fait vœu de pauvreté. Le 18 décembre 1937 il est ordonné diacre sous le nom de frère Philippe puis prêtre le 24 août 1938. La seconde guerre mondiale éclate, il entre en résistance, il recueille des enfants juifs dont les parents ont été arrêtés pour les mettre en sécurité en zone sud, il aide Jacques de Gaulle, le plus jeune frère du général de Gaulle, et son épouse à passer en Suisse, il participe à la création et à la direction de maquis dans les massifs du Vercors et de la Chartreuse. C’est à cette époque qu’il prend le nom de l’abbé Pierre. Son action pendant l’occupation lui vaut la croix de guerre et la palme de la libération. A la sortie de la guerre il est nommé deux fois député de Meurthe et Moselle sous l’étiquette MRP (Mouvement Républicain Populaire). Suite à différent déboires il abandonne la politique pour se consacrer exclusivement à sa vocation de prêtre-aumônier en s’investissement dans des actions caritatives. Il fonde en 1949 le mouvement Emmaüs qui est une organisation laïque de lutte contre l’exclusion, s’autofinançant par la vente de biens de récupération et par sa participation à la construction de logements. L’abbé Pierre devient célèbre lors de l’hiver 1954 où il lance un appel sur RTL pour venir en aide aux sans-abris alors qu’un froid terrible sévit en France. Cet appel par son écho retentissant attire des bénévoles de toute la France. Le mouvement Emmaüs prend une dimension internationale notamment en Amérique latine, il est aujourd’hui présent dans 41 pays dans le monde. L’abbé Pierre meurt le 22 janvier 2007 à Paris, après avoir reçu des hommages nationaux, il est enterré dans l’intimité à la Halte Emmaüs à côté du village d’Esteville.