Antonin Artaud nait le 4 septembre 1896 à Marseille d’une famille aisée. Il a une enfance heureuse mais compliquée par des crises de méningite qui le suivront toute sa vie durant. En 1920, le jeune Antonin s’installe à Paris pour assouvir sa passion pour les lettres, le théâtre et le dessin. Il envoie un premier recueil de poésie, TricTrac du ciel, à la NRF qui n’est pas retenu. Jacques Rivière, directeur de la revue, publie les lettres échangées avec Artaud ainsi que ses autres recueils : l’Ombilic des Limbes et Le Pèse-Nerfs en 1925, Fragment d’un journal d’enfer en 1927. Il intègre le mouvement surréaliste dont il prend la direction à la centrale du bureau des recherches. Il publie de nombreux textes à cette époque dans le périodique La révolution surréaliste. Mais le tournant politique pris par le mouvement lui fait prendre le large. Il se tourne alors vers le théâtre, d’abord discrètement par des participations à des pièces, avant de fonder le Théâtre Alfred Jarry en 1923 avec Roger Vitracet et Robert Aron. L’expérience reste inachevée. Artaud affiche sa volonté de révolutionner le théâtre en refusant de se soumettre au texte et à l’auteur. Son concept du « théâtre de la cruauté » prend forme en 1932 dans deux manifestes. En 1938 sont publiées des conférences sous le titre Théâtre et son double. Cette révolution est un échec, sa pièce, Les Cenci, n’est jouée qu’une dizaine de fois. Il se tourne vers le cinéma grâce à son cousin Louis Nalpas. Il joue dans plusieurs films. Il écrit également plusieurs scénarii dont seulement quelques-uns seront retenus. Sa maladie alliée aux drogues durs à raison de lui, il séjourne plusieurs fois dans des hôpitaux psychiatriques. Il part une année au Mexique transformé, revient en 1936 à Paris mais une crise de démence lors d’une conférence le renvoie en centre psychiatrique, il y reçoit des électrochocs pendant 9 ans. En 1947, son interprétation au théâtre du Vieux Colombier, malgré son délabrement physique, envoute le public. Son dernier ouvrage, Van Gogh le suicidé de la société, revendique son statut d’aliéné et refuse tout conformisme. Il meurt le 4 mars 1948 à Ivry-sur-Seine.