Léonard Foujita, né Tsugouharu Foujita, voit le jour le 27 novembre 1886 à Tokyo. Son père est général de l’armée de terre d’ascendance aristocratique. Tout jeune, il dessine les plantes et insectes du jardin familiale. En 1905, il passe le concours de l’école des beaux-arts de Tokyo. Il rêve d’être peintre à Paris. L’occasion lui en est donné lorsqu’il envoie une aquarelle pour l’Exposition Universelle de Paris en 1900. Il décide de s’y installer quelques années plus tard en 1913. Il découvre le haut lieu artistique de la capitale dans le quartier de Montparnasse. Très vite, il est adopté par les artistes et intellectuels de la bohème parisienne : Picasso, Apollinaire, Max Jacob, André Salmon, Blaise Cendrars, Braque, Zadkine, Modigliani, Soutine, Derain, Vlaminck, Marie Laurencin, Man Ray. C’est un excentrique, aux manières aristocratiques qui a le goût de la fête. Son style artistique se révèle entre tradition asiatique et figuration occidentale. Il connait des années de misère pendant la guerre, coupe les ponts avec son père, mais finit par être remarqué par la galerie Chéron qui l’expose en 1917. Il participe successivement au salon d’Automne, au salon des Indépendants et à celui des Tuileries. Dans les années 20 son art atteint son apogée. Lucie Badoud, qu’il surnomme affectueusement Youki, devient sa muse. Les commandes affluent, il mène grand train de vie. De retour au Japon en 1929, il est accueilli avec ferveur. Durant la seconde guerre mondiale, il est tenu de rester au Japon, alors allié avec l’Allemagne. Il travaille au service de la propagande. De retour en France après le conflit, il se fait naturaliser et baptiser catholique, il porte le prénom de Léonard en hommage à l’illustre peintre florentin. A 80 ans, il s’adonne à son ultime grande œuvre, la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Reims, dont il donne les raisons : « Cette chapelle, je l’ai faite pour expier quatre-vingts années de péchés ». Il meurt le 29 janvier 1968 à Zurich.