Auguste BARTHOLDI – Lettre autographe signée – La Statue de la Liberté

Frédéric Auguste BARTHOLDI (1834 – 1904), sculpteur français, père de la Statue de la Liberté éclairant le monde

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Description

Lettre autographe signée à l’homme politique Henri Martin. Paris 23 août 1878 ; 2 pages 1/2 in-8°.

Belle lettre du jeune sculpteur Auguste Bartholdi en proie aux difficultés financières et à l’épuisement physique et moral face au défi relevé pour la réalisation de la Statue de la Liberté : « Ayant appris que vous deviez passer à Paris pour aller à votre Conseil général, je pense devoir vous rappeler la demande que M. LaBoulaye [Edouard de Laboulaye initiateur du projet] a faite, puisque vous aurez l’occasion de parler à M. Waddington. Si vous pouviez écrire un mot chaleureux à M. Girard le sous secrétaire d’Etat, il parait que cela aurait une importance considérable. Vous êtes, cher Monsieur, la seule personne à qui j’ose parler de cela car malgré les avis de M. Laboulaye et ceux de ma mère, il m’a été impossible de faire aucune démarche. Je n’ai pas craint de vous parler de cette affaire en raison des sentiments dont vous m’honorez ; mais c’est tout ce que j’ai pu faire, je ne puis et je ne sais solliciter des encouragements si personnels. Je vais aller à la campagne passer quelques jours ; je me sens entièrement fatigué, j’ai besoin de me remonter. Les encouragements, m’ont souvent fait défaut ; mais je tâche de retrouver dans mes propres forces la vigueur qu’il me faut pour achever l’œuvre de l’Union Franco-américaine, on en appréciera la valeur et l’influence plus tard. Je ne m’excuse pas cher Monsieur de grossir le nombre de vos solliciteurs par ce que je suis sûr que vous savez juger ma lettre à sa vraie valeur. Je vous remercie bien de cœur pour toute l’amitié avec laquelle vous me soutenez ; vous ne m’avez jamais abandonné j’ai puisé chez vous beaucoup de mes forces, car vous n’êtes pas de ceux qui attendent que les choses soient réussis pour les soutenir. Aussi je vous adresse bien de cœur l’expression de mes sentiments les reconnaissants et dévoués… »

Le projet de la Statue de la Liberté vit le jour le 21 avril 1865 quand Edouard de Laboulaye, professeur de droit au Collège de France et admirateur de la jeune démocratie américaine, soumit l’idée que la France offrit aux Etats-Unis une statue symbolisant La liberté éclairant le Monde, scellant ainsi l’amitié entre les deux pays. La conception en revint au jeune Auguste Bartholdi distingué par la réalisation de son colossale Lion de Belfort. La défaite de la France à Sedan, suivi de la Commune de Paris et les problèmes politiques et financiers rencontrés, retardèrent le projet de dix ans.
La statue devait être inaugurée le jour du centenaire de l’indépendance des Etats-Unis, soit le 4 juillet 1876, mais le chantier venait à peine de commencer dans les établissements de la fonderie Gaget-Gauthier & Cie dans le 17e arrondissement de Paris. Auguste Bartholdi se serait inspiré des traits de sa chère mère pour le visage de la statue, la fabrication de la torche quant à elle revint à Eugène Viollet-le-Duc. Son financement fut un véritable parcours du combattant, l’appel aux dons américains et français étant indispensables. La main fut alors présentée à l’exposition universelle de Philadelphie en 1876 et la tête admirée au Champ de Mars, lors de l’exposition de 1878. Gustave Eiffel, génial concepteur de ponts en fer, fut choisi pour bâtir l’ossature en fer de la Dame. L’édifice de 46 mètres de haut fut achevée en juillet 1884. Bartholdi, de voyage à New York, avait choisi la petite île de Belloe’s Island pour loger son chef d’œuvre. Elle fut démontée pièce par pièce pour être transporté par bateau jusqu’au Havre le 21 mai 1885. Elle entra triomphalement dans le port de New York le 17 juin. Erigée sur son socle métallique conçu par Gustave Eiffel, elle pouvait enfin éclairer le monde du haut de ses 93 mètres. L’inauguration eut lieu le 28 octobre 1886 en présence du président américain Grover Cleveland et d’Auguste Bartholdi.

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