Claude MONET – Lettre autographe signée

Claude MONET (1840 – 1926), peintre français. Les dernières années du peintre sont synonymes de gloire mais aussi de malheurs.  Grâce à son ami Clemenceau il s’atèle à la dernière grande œuvre de sa vie, les nymphéas, mais pour son malheur il n’y voit plus clair. Il résiste mais finit par se laisser convaincre de se faire opérer de l’œil droit. L’opération réussit mais il perd en perception des couleurs.

Description

Lettre autographe signée au journaliste à l’Express d’Angers et de l’Ouest, Charles Hamonet. (Giverny par Vernon), 9 janvier 1922 ; 1 page ½ in-8° sur papier en-tête « Giverny par Vernon ». Avec enveloppe

Dans cette lettre, Monet pointe du doigt l’erreur grossière d’Edmond de Goncourt, qui dans son célèbre journal, a confondu la cathédrale d’Angers avec celle de Notre-Dame de Rouen dont le maître a réalisé une série de 30 célèbres peintures toutes élaborées aux différents moments de la journée entre 1892 et 1894 : « Monsieur, en réponse à l’aimable lettre que m’avez adressée au sujet de la soi-disant série que j’aurais faite à la cathédrale d’Angers, je puis vous dire que Edmond de Goncourt s’est absolument trompé ; ce que j’avais du reste constaté à la lecture de son journal. Et qui permet de supposer beaucoup d’erreurs de ce genre… ».
Voici le fameux passage du journal des Goncourt, incriminé par Monet : mémoires de la vie littéraire, tome IX, 1894 : « Dimanche 2 septembre. – Et tour à tour, il est question au Grenier (…) de Monet qui aurait fait, aux différentes heures du jour, une trentaine de vues de la cathédrale d’Angers, supérieures, d’après le dire de Frantz Jourdain, à l’émail du peintre anglais Turner. ». A cette nouvelle, le journaliste à l’Express d’Angers, Charles Hamonet, était particulièrement intéressé d’en savoir davantage.
Il s’agit ici d’une des dernières lettres de l’artiste, qui, atteint d’une double cataracte sera obligée par la suite de dicter ses lettres à sa femme Alice. L’écriture devient achée et difficilement lisible. Sur l’insistance de son fidèle ami Georges Clemenceau il finira par se faire opérer par le renommé docteur Coutela en janvier 1923. Malgré une légère amélioration de son œil droit, Monet refusera d’opérer le gauche. Sa vision des couleurs restera à jamais modifiée et ce jusqu’à sa mort en décembre 1926.