JOSEPHINE – Lettre autographe signée

JOSEPHINE Marie-Josèphe Rose Tascher de la Pagerie  (1763 – 1814), impératrice des Français, avait le devoir protocolaire de représenter l’empereur quand celui-ci était en campagne, mais de nature jalouse, elle ne pouvait rester loin de lui trop longtemps.

Description

Lettre autographe signée au maréchal Alexandre Berthier. Mayence, 15 décembre (1806) ; 1 page 1/3 in-8° sur son papier à frise gaufrée de palmes, urnes et lauriers.

Belle lettre de Joséphine qui se languit loin de Napoléon partit guerroyer sur les terres de Pologne. Elle s’inquiète des risques qu’il encourt, mais aussi pour les membres de sa famille qui participe à cette guerre, comme son cousin Louis de Tascher.
Lettre écrite pendant l’une des plus longues absences de l’empereur. Napoléon avait laissé Joséphine seule à Mayence pour aller combattre les Prussiens, avec sa grande armée, qu’il vaincu lors des batailles de Iéna et Auerstaedt le 14 octobre 1806. Cette guerre se poursuivit contre les Russes sur les terres de Pologne. Parti le 9 décembre de Poznań, Napoléon arriva le 18 décembre à Varsovie. Il y resta tout le mois de janvier, c’est à cette occasion qu’il rencontra sa future maîtresse, la princesse Walewska, lors d’un bal. Cette campagne s’acheva par le traité de Tilsit signé les 7 et 8 juillet 1807. Il ne rentra à Paris que le 27 septembre 1807 :
« Je vous envoye, mon cher Berthier, quelques pétitions qui m’ont été remises et pour lesquelles je vous demande vos bontés. Je serai charmée aussi que vous passiez prendre quelques renseignements sur Mr Louis Tascher, mon cousin germain [famille Tascher de la Pagerie], sous lieutenant au 4eme régiment dont le colonel est Mr Boyeldieu [Louis-Léger Boyeldieu, passé colonel au commandement du 4e régiment d’infanterie de ligne le 9 mars 1806 en remplacement du prince Joseph Bonaparte, il participe aux campagnes de Prusse et de Pologne de 1806 et 1807]. Je suis inquiète de lui et je désirerais savoir s’il existe. Je profite de cette occasion pour vous témoigner de nouveau combien je suis sensible au soin que vous avez pris de m’informer de tous les évènements de la campagne. Je me flattais que celle cy étai finie, et que l’empereur prendrait quelques moments de repos. Je vois avec peine qu’il s’expose à de nouvelles fatigues dans un pays bien froid, et dont les chemins sont affreux. Je vous recommande de nouveau la personne de l’empereur. Je sais que vos soins pour lui égalent votre attachement, mais cela me tranquillise de vous le dire. Adieu mon cher Berthier, soyez bien convaincu de la tendre amitié que j’ai pour vous. Joséphine »

Joséphine resta cloitrée dans les fortifications de la ville de Mayence, à l’est du Rhin, pendant quatre longs mois du 28 septembre 1806 au 26 janvier 1807. Elle avait le devoir protocolaire de représenter l’empereur quand celui-ci était en campagne, mais de nature jalouse, elle ne pouvait rester loin de lui trop longtemps. Une vie de cour s’organisa autour d’elle. Elle garda auprès d’elle son service d’honneur et sa nièce, la grande duchesse Stéphanie de Bade, née Beauharnais. Sa fille Hortense la rejoignit pendant quelques temps. Durant cette croisade contre les prussiens, Mayence gagna le titre de capitale éphémère de l’empire. Elle se faisait du souci pour l’empereur. Au fil des semaines, la campagne obligea Napoléon à s’enfoncer dans les terres polonaise, Joséphine se larmoyait de son absence. Il l’enjoignit de rejoindre Paris où sa présence était attendue. La mort dans l’âme, elle quitta Mayence pour les Tuileries le 31 janvier au soir.

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