Description
Lettre signée « N », rédigée par le baron Fain, au ministre de la guerre le duc de Feltre. Paris, 10 mars 1812 ; 2 pages ½ in-4°, avec billet d’accusé de réception épinglé. A noter trois microscopiques trous de vers.
Belle lettre sur les chantiers entrepris pour la défense de l’empire. Napoléon ordonne la construction immédiate des tours modèles pour la défense de la rade de Toulon dans le cas d’une attaque anglaise, de l’île de port Cros, le rétablissement des forts de la Vigie, du mont Albero, la protection de la Hollande : « Il y a des mesures à prendre pour la défense de la Presqu’ile Cépet à Toulon. On doit se concerter à ce sujet avec la marine. L’amiral Emeriau [l’officier de marine Maxime Julien Émeriau de Beauverger] étant ici, je désire que cette conférence ait lieu dans la semaine. Il s’agit de déterminer où les tours modèles doivent être construite ; avec ces tours et 150 hommes on sera à l’abri de toutes inquiétudes sur ce point important, d’où dépend la sureté de l’escadre. Il est fâcheux qu’on perde du tems pour l’ile de Port Cros. Dans tout état de cause, il aurait été convenable qu’on rétablit le fort L’éminence et qu’on s’occupa du fort de La vigie. Pourquoi ne travaillerait on pas sans délai à ces deux ouvrages ? J’attache une grande importance au cavalier de la Castellana à la Spezzia. Il faut sur les 200 000 f. accordés faire le logement de la garnison et contenir les magazins militaires pour que deux mois de vivre puissent y être renfermés. Cela procurera un immense résultat alors on aura un point d’appui pour la défense pour tout le golphe et dans le cas où mon escadre y serait bloquée, 300 ou 400 hommes permettraient de ne craindre aucune descente. J’approuve fort que sur les 200 000 f. vous fassiez réparer les brèches du fort Ste Marie. Donnez des ordres pour qu’à Porto Ferrajo, on finisse le fort du mont Albero, car ce fort à moitié achevé serait plus nuisible qu’utile, je verrai avec plaisir ce que le Cap(itai)ne Parnajon apporte de Corfou. Mais il faut auparavant que cela soit soumis au Comité dont on me présentera les observations avec les plans. Je ne puis que vous répéter de réitérer vos ordres à l’artillerie pour que tous les ouvrages de la Hollande, de ses iles, et de l’Escaut soient assurés au mois de mai. Il serait convenable que le bureau de l’artillerie leur donnât un ordre aujourd’hui et la réitérât au 1er avril, en leur annonçant une expédition. Il faudrait même proposer cette question : Si l’ennemi se présentait au 1er mai que se passerait il ? Je décide que vous fassiez cette demande pour le Helder, le Texel, le fort des écluses d’Amsterdam du côté de Harlem, pour Delfzil, le fort impérial, le fort Napoléon, Fressingue, c’est-à-dire les forts moins stable (…) »
Lettre inédite non citée dans la Grande Correspondance
En ce début d’année 1812, Napoléon renforce la protection de son empire comprenant la France et la Hollande annexée en 1810, où règne son frère Louis depuis 1806. La Russie s’est rapprochée de la Suède mettant un terme à l’accord de Tilsit. Napoléon recrute en Allemagne pour sa Grande Armée, malgré les offres faites au tsar Alexandre Ier, ce dernier les décline. Napoléon prend alors le commandement de son armée le 29 mai 1812, la campagne de Russie débute le 24 juin.