Juliette Drouet nait à Fougères le 10 avril 1806, dans une famille d’artisans modestes de quatre enfants. Orpheline de mère et de père à l’âge d’un an, elle est placée dans un couvent avec son frère et ses deux sœurs puis élevée par un oncle qui s’établit à Paris. Elle suit sa scolarité chez les bonnes-sœurs à Saint-Mandé. Elle devient la maîtresse du sculpteur Pradier avec qui elle a un enfant, Claire. Il la pousse à embrasser une carrière de comédienne. Malgré des débuts difficiles elle séduit par sa beauté. En 1833, alors qu’elle fait une lecture du rôle de la princesse Négroni dans Lucrèce Borgia, Victor Hugo la remarque. Elle n’obtient pas le rôle mais devient la maîtresse du poète. Elle abandonne sa carrière théâtrale pour se vouer entièrement à son amant en menant une vie monacale faite de sorties uniquement avec Hugo. Elle perd sa fille âgée de vingt ans et n’a pas la force d’assister aux obsèques. Suite au coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851, elle part en exil avec Victor Hugo à Jersey puis Guernesey en 1855. Malgré sa dévotion à son « grand petit homme », Victor Hugo la trompe régulièrement avec des comédiennes et des soubrettes. Le 25 septembre 1870, pendant le siège de Paris, Victor Hugo s’attend au pire et donne des instructions à ses enfants pour prendre soin de Juliette. Elle écrit à son amant tous les jours depuis leur première rencontre. Dans sa dernière lettre, datée du 1er janvier 1883, elle lui écrit : « Je ne sais pas où je serai l’année prochaine à pareille époque, mais je suis heureuse et fière de te signer mon certificat de vie pour celle-ci par ce seul mot : Je t’aime. ». Elle meurt le 11 mai 1883.